Longtemps considérée comme réservée aux grandes entreprises, ou inaccessible aux investisseurs particuliers et jeunes actifs, la Bourse de Casablanca connaît aujourd’hui un nouveau souffle. L’intérêt est d’investir en toute sécurité et de réaliser des gains sur le terrain fascinant de la finance.
Depuis 2022, certaines entreprises connues ont pu s’introduire en Bourse. S’en est suivi une forte communication sur les réseaux sociaux. Cela a eu un impact réel et a changé l’image du marché boursier marocain.
Un vrai coup de pouce porté par les réseaux sociaux
Aujourd’hui, on constate un fort engouement sur les réseaux sociaux autour des contenus financiers. Cet engouement a été porté par la vulgarisation et la démocratisation de l’information économique.
Plusieurs comptes Instagram, groupes Facebook ou chaînes YouTube animés par des analystes financiers marocains ont vu le jour et proposent de déchiffrer les mots-clés et les bases pour les débutants et curieux.
Chacun y met du sien pour expliquer, simplifier et rendre la finance plus accessible.
Des résultats dans le vert : la Bourse de Casablanca sur la bonne voie
Les chiffres de la Bourse de Casablanca confirment cette tendance dans le vert. Les deux indices principaux, le MASI et le MADEX, ont affiché des résultats positifs en 2025 qui témoignent de la solidité du marché. En parallèle, le nombre de comptes-titres a connu une forte augmentation : 169 863 comptes au deuxième trimestre 2024, contre 152 676 un an plus tôt, soit une hausse de 11 %.
Le volume des échanges a également progressé de plus de 25 % au troisième trimestre 2024, montrant un réel intérêt des investisseurs individuels. Ces chiffres confirment une confiance progressive dans la Bourse locale.
Crypto-monnaies risquées, Bourse plus sûre
La Bourse est aujourd’hui perçue par beaucoup de particuliers comme une opportunité d’investissement à court, moyen et long terme. Certains la considèrent même comme une alternative sérieuse aux crypto-monnaies, souvent associées à des risques élevés, des incertitudes, voire des arnaques.
Un exemple marquant est le scandale de février 2025 qui a frappé la célèbre plateforme de crypto-actifs ByBite, victime d’une cyberattaque attribuée à des hackers nord-coréens, avec un butin estimé à 1,5 milliard de dollars.
Au Maroc, les histoires d’arnaques ne sont pas rares. L’une des plus récentes concerne une mère et son fils, connus sur YouTube, qui ont réussi à convaincre leurs abonnés d’investir de petites sommes avec la fausse promesse de doubler leur mise. Aujourd’hui, la femme est en prison tandis que son fils est en fuite.
Ces événements poussent de nombreux investisseurs marocains à privilégier des marchés plus sûrs et régulés, comme la Bourse de Casablanca.
La digitalisation fruit du progrès
Grâce à cette dynamique, la Bourse de Casablanca devient un espace d’investissement plus ouvert, plus transparent et surtout plus attractif pour les Marocains. Sécurité, rendement et encadrement : tous les éléments sont réunis pour que cette tendance se poursuive. De plus, des banques telles qu’Attijariwafa Bank, BCP, BOA, CIH, ont facilité l’accès au marché en permettant à leurs clients d’ouvrir des comptes titres directement via leurs applications bancaires sur smartphone. Ces applications permettent désormais d’acheter des actions facilement et rapidement, le tout dans un cadre régulé et traçable.
Ce changement d’approche témoigne d’une réelle maturité du profil du nouvel investisseur au Maroc. Moins attirés par les promesses de gains rapides puisque de plus en plus d’investisseurs choisissent aujourd’hui de bâtir une stratégie patrimoniale à long terme, en s’appuyant sur les actions grimpantes des sociétés marocaines solides.
Un avenir prometteur, malgré des défis
Même si la tendance est prometteuse, la Bourse de Casablanca doit encore relever plusieurs défis: une liquidité insuffisante, un nombre limité d’entreprises cotées et une culture boursière à renforcer. Cependant, les efforts conjoints des institutions financières comme Bank Al-Maghrib, la Bourse et l’AMMC, pour démocratiser l’investissement ouvrent la voie à une transformation durable du paysage financier marocain.
L’un des facteurs clés soutenant cette dynamique est la digitalisation, notamment avec l’arrivée imminente du e-dirham, la monnaie numérique nationale. D’après Bank Al-Maghrib, cette initiative vise à favoriser l’inclusion financière en offrant un moyen de paiement numérique sécurisé, rapide et accessible à un large public. Cette innovation complète la transformation numérique du secteur financier marocain et pourrait constituer un levier majeur pour le développement des services bancaires et boursiers à distance.
Ismaïl Saih