Géorgie: Victoire contestée des pros Russes

Il n’y a pas que Trump qui conteste des résultats électoraux. C’est devenu une mode, le perdant affirme que le vainqueur a triché et en fait ne reconnait pas sa victoire. En Géorgie les pro-occidentaux dénoncent l’ingérence russe qui aurait  manipulé le scrutin.  Moscou de son côté dénonce bien sûr les ingérences occidentales. Mais au final le vote ne calme rien et attiserait plutôt les affrontements politiques au risque de guerre civile.

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La Présidente de la Géorgie Salomé Zourabichvili, opposée au gouvernement, a dénoncé lundi 28 octobre dans une interview à franceinfo une «violation totale des droits démocratiques», «L’élection a été proprement volée, c’est le sentiment général en Géorgie», a-t-elle déclaré.

La Présidente avait initialement annoncé samedi la victoire de l’opposition pro-européenne sur la foi de sondages à la sortie des urnes. Mais après l’annonce de la victoire du gouvernement, elle avait jugé dimanche que le processus électoral avait été la cible «d’une opération russe spéciale».

«Aujourd’hui, le gouvernement géorgien a agi comme proxy de Moscou, a repris les thèmes de campagne et de propagande russe», s’est indignée la cheffe d’Etat sur franceinfo. «Il y a de multiples preuves [de fraudes]», a-t-elle dit. Elle a souligné «que la vraie démonstration sera dans la rue». Salomé Zourabichvili, comme les partis de l’opposition, a appelé les Géorgiens à manifester lundi soir contre le résultat des élections. La Géorgie se trouve au cœur d’un affrontement politique et géopolitique. Alors que la présidente Salomé Zourabichvili dénonce une manipulation du scrutin, l’ancien Président pro-européen Mikheil Saakachvili, emprisonné, appelle à la mobilisation pour protéger l’avenir européen du pays.

Le «rêve géorgien», a été créé par l’oligarque prorusse Bizdina Ivanichvili dont la fortune personnelle pèse pour un bon quart du PIB de cette petite ex-république soviétique de trans Caucasie de 3,7 millions d’habitants, n’a pas lésiné sur les moyens. Tout au long de la campagne, il a dénoncé ce qu’il appelle «le parti mondial de la guerre» c’est-à-dire l’Occident. Voter pour l’opposition pro-européenne, c’est risquer de finir comme l’Ukraine martèle ce parti qui règne sans partage depuis douze ans sur la Géorgie.

Ses affiches montraient les décombres des villes ukrainiennes pour suggérer ce qui pourrait se passer si les pro-européens l’emportaient.  En Moldavie, une semaine plus tôt, le choix de l’Europe n’est passé qu’avec une poignée de voix lors d’un référendum alors que la victoire semblait acquise dans les sondages. En Géorgie le parti au pouvoir l’a emporté, officiellement avec 53 %. Les observateurs l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), de l’OTAN ou encore d’organes de l’UE ont estimé que le vote avait été «entaché par des inégalités [entre candidats], des pressions et des tensions».

P. Zehr 

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