Gouvernement Akhannouch : Pas un mot sur la crise «grave» de Fnideq !

Mercredi 18 septembre, soit trois jours après les événements «grave» constatés le 15 septembre dans la ville de Fnideq, le gouvernement Akhannouch n’avait pas encore réagi, laissant ainsi l’opinion publique nationale en proie à des informations et des images où s’entremêlent réalité et fausseté.

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Ces derniers jours, les autorités marocaines ont fait échouer une tentative de migration collective réalisée par des centaines de personnes tentant de prendre d’assaut l’enclave de Sebta.

La mobilisation des services de l’ordre a été ce dimanche 15 septembre à son maximum dans la ville de Fnideq où des centaines de personnes, principalement marocaines, dont une part importante de mineurs, ont tenté de pénétrer dans le préside.

La grande opération de sécurité qui a duré plusieurs jours a permis l’arrestation de plus de 4.455 personnes, dont des centaines de Marocains, des dizaines de mineurs et des étrangers, notamment algériens et subsahariens.

Cette opération menée entre le 11 et le 16 septembre a dévoilé que ces candidats à l’immigration irrégulière ont essayé à de nombreuses reprises d’atteindre Sebta de manière clandestine, selon les déclarations de sources marocaines responsables à l’agence de presse espagnole «EFE».

Comment expliquer ce mouvement migratoire du 15 septembre ? Que s’est-il réellement passé ces derniers jours dans la région de Fnidq où des milliers de candidats marocains ont voulu risquer le tout pour le tout pour rallier le préside de Sebta ? Un plan de sauvetage pour ces jeunes en désespoir?

Ces questions et autres inquiètent en tout cas l’opinion publique et interrogent en premier le gouvernement Akhannouch. Mais jusqu’à mercredi 18 septembre, soit trois jours après ces événements «graves» constatés dans la ville de Fnideq, le gouvernement Akhannouch avait brillé par son silence. Il n’avait pas encore réagi, laissant ainsi l’opinion publique en proie à des informations et des images où s’entremêlent réalité et fausseté.

Un jugement sévère…

«Pourquoi est-ce qu’on ne voit pas le Chef de gouvernement sortir dire aux Marocains ce qui se passe réellement depuis déjà plusieurs semaines dans la région du nord», lancent plusieurs personnes interrogées ce mercredi par Le Reporter.

«Aucune communication!». «Normalement, face à une crise pareille, le gouvernement devrait communiquer. Surtout que l’effervescence autour de cet exode collectif vers Ceuta s’est accompagnée par un flot de vidéos et de nouvelles. On ignore le vrai du faux», disent encore nos interlocuteurs.

Ces derniers estiment que le gouvernement n’a pas pris la mesure de la gravité de la situation «grave» et que la confiance des Marocains envers cet Exécutif n’en finira pas de baisser.

Pour nos sources, cette confiance envers le gouvernement Akhannouch s’érodait depuis déjà plusieurs mois. Un jugement sévère qui n’épargne pas le bilan de ce gouvernement. Les mêmes voix –tout comme l’opposition- ont exhorté Aziz Akhanouch «à changer ses stratégies et, pour le moins, mettre à exécution ce qui a été promis aux Marocains dans son programme gouvernemental». Principal grief : le chômage, qui a atteint un niveau record de 13,7 % au premier trimestre 2024.

Les incidents malheureux de la région de Fnideq interrogent directement les stratégies gouvernementales dédiées aux jeunes. En particulier à la lumière des chiffres révélés par des Instances de gouvernance qui avertissant sur les conditions difficiles vécues par une large base de jeunes Marocains. Ceux-ci ont développé une certitude profonde qu’ils sont écartés des politiques publiques qui leurs sont destinées. L’absence de toute perspective d’un avenir meilleur motive ces jeunes, souvent sans emploi, à fuir le pays, au prix de leur vie.

Il faut dire que les chiffres disponibles sont aussi préoccupants. Un avis du Conseil économique, social et environnemental (CESE), diffusé en mai dernier, soulignait qu’en 2022 un Marocain sur quatre entre 15 et 24 ans, soit 1,5 million d’individus, n’avait ni emploi, ni études, ni formation. Et près d’un million d’emplois ruraux n’ont pas été renouvelés entre 2016 et 2023 en raison de la sécheresse persistante, selon le Haut-commissariat au plan (HCP). Ce dernier chiffre porte à près de 160.000 le nombre d’emplois nets perdus en 2023, auxquels s’ajoutent les plus de 20 000 détruits en 2022.

Alors que les services de l’ordre étaient mobilisés ce week-end pour contenir «l’offensive» de centaines de personnes cherchant à atteindre l’enclave de Ceuta, la 5ème édition de l’Université de la jeunesse du Rassemblement national des indépendants (RNI) se tenait à Agadir, en présence du Chef de gouvernement. Danse et chants étaient au menu.

Une réaction sur les incidents malheureux de Fnidq? «Aucun mot sur la crise», se désolent encore les mêmes sources. A écouter le Chef de l’Exécutif, s’alarment celles-ci, «tout va bien, alors que la situation est très inquiétante».

N.Cherii

 

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