Rien ne va plus entre le département de l’Agriculture et la fédération marocaine des acteurs de la filière élevage.
Des éleveurs confient à Le Reporter que cette instance professionnelle devra très prochainement faire monter la pression en multipliant les manifestations de mécontentement contre ce qu’ils qualifient de «marginalisation systématique des petits et moyens agriculteurs, des importateurs, des grossistes et des commerçants, et leur exclusion du dialogue».
Au cœur de la colère des éleveurs figure aussi l’élaboration de nouveaux cahiers de charges sans consultation des professionnels du secteur, lit-on dans un communiqué de la fédération marocaine des acteurs de la filière élevage, affiliée à l’UGEP.
Dans ce communiqué parvenu récemment à la rédaction, la fédération soutient qu’une crise sans précédent sévit actuellement dans le secteur de la viande rouge.
Elle menace de lancer un programme de lutte et de sensibilisation et d’entreprendre des actions judiciaires afin de défendre les intérêts des acteurs du secteur.
La fédération critique aussi le silence du département de l’Agriculture et de l’Office national de la sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), concernant cette crise qui sévit dans le secteur depuis un certain temps déjà.
Pour cette instance professionnelle, cette absence de réactivité ne fera qu’aggraver la situation pour les professionnels de la filière mais aussi pour les consommateurs.
D’ailleurs, alors que les tarifs actuels de la viande ovine, dans les marchés de gros, oscillent entre 100 et 110 dirhams et ceux de la viande bovine entre 100 et 120 dirhams, les prix vont encore monter en flèche en l’absence d’une stratégie claire, prévient la fédération.
Celle-ci explique cette flambée par un manque de mesures concrètes de la part des autorités et soutient qu’à défaut d’un plan stratégique le secteur ne sortira pas de sa crise et les tarifs vont davantage grimper. Un dossier à suivre.
N.Cherii