SM le Roi Mohammed VI a fait de la protection et de la promotion des droits de l’Homme le « ciment d’une société moderne, juste et apaisée », a affirmé, mercredi à Asuncion, le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.
Dans un message diffusé devant le 2è séminaire international des mécanismes nationaux de mise en œuvre et d’élaboration de rapports en matière des droits de l’Homme (Asuncion 8-9 mai), Bourita s’est réjoui de ce conclave qui « se tient tout juste un an après celui de Marrakech en décembre 2022, et qui, dans la continuité de celui-ci, s’emploiera à créer un réseau international des mécanismes nationaux de mise en œuvre et d’élaboration de rapports en matière des droits de l’Homme », ajoutant que le principe de ce réseau figure dans un engagement conjoint pris par le Maroc, le Paraguay et le Portugal.
Le ministre a estimé que « cette convergence n’a rien d’anodin. Elle est le fruit d’un engagement commun en faveur de la promotion et la protection des Droits de l’Homme. Elle est aussi la preuve que les relations bilatérales solides et fondées sur la confiance mutuelle et les valeurs partagées peuvent impulser des progrès significatifs sur la scène internationale ».
Pour Bourita, « cette convergence est d’autant plus significative qu’elle émane de trois pays provenant de trois continents différents, ayant chacun sa propre histoire et sa propre trajectoire ».
Faisant observer que la protection des droits de l’Homme « ne connait pas de répit », le ministre a affirmé que « le Maroc est fier d’y prendre part. Et il le fait avec la plus grande conviction ».
« Cet engagement du Maroc, a poursuivi le ministre, découle en effet des Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui a fait de la protection et de la promotion des droits de l’Homme le ciment d’une société moderne, juste et apaisée ».
Soulignant que les droits de l’homme ont été au cœur des grands chantiers impulsés par Sa Majesté le Roi, le ministre a énuméré à titre d’illustration, le Code de la Famille, l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH), le Modèle de Développement des Provinces du Sud, le Nouveau Modèle de Développement et la généralisation de la protection sociale.
« Ces grands chantiers nationaux, a-t-il souligné, se sont aussi appuyés sur une architecture institutionnelle solide des droits de l’Homme », portée par la Constitution de 2011, « véritable charte nationale des Droits de l’Homme » qui a permis la mise en place d’institutions constitutionnelles majeures incarnant ce combat pour les droits de l’homme dans toute sa diversité (Conseil National des Droits de l’Homme, au Médiateur ou encore l’Autorité Nationale pour la Lutte contre les Discriminations).
Le Maroc, qui s’est investi dans la transposition dans son ordre juridique interne des instruments internationaux des droits de l’Homme, a indiqué le ministre, « ne s’est pas contenté de cette appropriation ; il s’est aussi engagé dans un dialogue sincère et une coopération volontariste en matière de droits humains ».
Dans ce contexte, le Royaume « ne ménage aucun effort pour entretenir une politique d’interaction positive et proactive avec les mécanismes internationaux des Droits de l’Homme », en communiquant de manière constante, transparente et systématique avec ces instances, en participant activement aux examens périodiques et en soumetant régulièrement les rapports nationaux au système onusien des droits de l’homme.
L’exemple de cette démarche constructive d’authenticité et d’amélioration constante, est « le Mécanisme national dédié à la mise en œuvre, à la rédaction de rapports et au suivi des Recommandations Internationales en matière de Droits de l’Homme (MNMRS), qui a été impulsé par Sa Majesté le Roi et qui a placé le Maroc parmi les pays pionniers en la matière », a noté le ministre.
En l’espace de 13 ans, la Délégation Interministérielle aux Droits de l’Homme (DIDH) a pu développer une approche harmonieuse qui permet d’instaurer une interaction dynamique du Maroc avec les organes onusiens des droits de l’homme et de coordonner l’action gouvernementale en intégrant une approche basée sur les droits de l’homme.
Cette approche de la DIDH a permis de s’investir dans des relations de coopération, d’échange d’expertise et de renforcement des capacités avec les institutions sœurs à travers le monde et de mettre en œuvre le plan d’action national pour la démocratie et les droits de l’Homme, qui en est à sa deuxième phase de mise en œuvre et qui représente une feuille de route unique.
« Il y a, en somme, quelque chose de tout à fait naturel dans l’investissement du Maroc dans le processus de création du réseau des MNMRS », a insisté le ministre, soulignant que la « Déclaration de Marrakech », qui a sanctionné le séminaire du 8 décembre 2022, a « marqué une nouvelle phase pour les mécanismes nationaux des droits de l’homme, en mettant notamment l’accent sur l’importance d’établir des liens étroits entre les programmes de renforcement des capacités des mécanismes nationaux et la mobilisation d’une assistance technique ».
« Si Marrakech a posé les jalons de notre action collective, Asunción marque l’étape de formalisation et de structuration du Réseau qui sera appelé à se déployer à travers l’ensemble des continents », a poursuivi le ministre, exprimant la volonté du Maroc de contribuer à la mise en place d’un programme d’échange entre pairs (Peer-to-Peer learning) avec le soutien du Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme, afin de permettre aux Etats désireux de mettre en place un MNMRS de bénéficier de l’expérience de leurs homologues.
Le Maroc propose également le lancement d’une plateforme numérique, comme jalon de la communauté digitale prévue par cette initiative, ainsi que l’établissement d’un Secrétariat qui sera la mémoire institutionnelle de cette initiative.
« Le Royaume du Maroc est entièrement disposé à poursuivre cet effort pour accroître l’impact et la visibilité du réseau des mécanismes nationaux de mise en œuvre et d’élaboration de rapports en matière des droits de l’Homme. C’est en effet de cette interaction entre les acteurs nationaux et internationaux, de ce dialogue entre l’universel et le particulier que naitront les plus grandes avancées en matière de droits humains », a conclu le ministre.
Le séminaire d’Asuncion a pour principal objectif la création d’un réseau international des mécanismes nationaux, dont l’idée avait été lancée à Genève lors de la célébration du 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
La délégation marocaine qui prend part à ce séminaire est composée du secrétaire général de la DIDH, Abdelkarim Boujradi, de l’ambassadeur du Maroc au Paraguay, Badreddine Abdelmoumni et Moujahid Abbadi, conseiller au sein de la DIDH.