La force du cinéma marocain réside dans cette jeune génération de réalisateurs, profondément marocains et très universels (Leila Slimani)

L’écrivaine franco-marocaine, Leila Slimani, qui fait partie du jury de la 20ème édition du Festival international du film de Marrakech, a accordé un entretien à la MAP dans lequel elle livre son regard sur le festival, le lien entre la littérature et le cinéma, et le poids du cinéma marocain sur la scène internationale.

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Notant que le cinéma marocain se taille « une place importante » sur la scène internationale, l’écrivaine franco-marocaine a souligné que cette nouvelle génération de cinéastes marocains « raconte un lieu mais en même temps parle à tout le monde » faisant en sorte que tous ceux qui regardent un film marocain quelles que soient leurs nationalités ou leurs cultures se sentent concernés par cette histoire.

J’espère et je suis certaine que dans les dix prochaines années la production cinématographique nationale continuera à se développer et pourquoi pas concurrencer les films français, américains et anglais, a-t-elle ajouté.

En tant qu’écrivaine et membre du jury de ce festival, elle s’est dite très heureuse de pouvoir visionner des films aussi différents les uns que les autres, mettant en avant la qualité du travail des réalisatrices et réalisateurs ainsi que leur vision singulière sur une large variété de thèmes.

Concernant l’adaptation cinématographique de son roman « Chanson douce », l’écrivaine marocaine l’a qualifié d’expérience « assez étrange » et « très agréable » à la fois, affirmant qu’elle arrivait à reconnaître son histoire et qu’en même temps elle ne lui appartenait plus vraiment, puisque quelqu’un d’autre l’avait repris à son compte, choisissant des acteurs et un décor.

« C’est comme si c’était une autre dimension et je voyais mon livre vivre sa vie », a-t-elle poursuivi.

Après avoir fait observer que le monde de la littérature et du cinéma ont toujours été en contact, elle a noté que depuis que le cinéma existe, les réalisateurs ont toujours été proches des romanciers et vice-versa, expliquant que les deux trouvent souvent un terrain d’entente et ont les mêmes obsessions.

« Je pense qu’on se fascine mutuellement », a-t-elle soutenu, notant que le travail des réalisateurs et des romanciers est le même à savoir raconter des histoires, émouvoir les gens, créer des personnages, imaginer des lieux et faire revivre le passé.

Evoquant la place des femmes dans l’industrie cinématographique, Leila Slimani a indiqué que dans le monde de la réalisation, les femmes sont présentes et ont des messages forts à porter, citant pour exemple le somptueux travail effectué par Asmae El Moudir dans son documentaire « The Mother of All Lies », projeté dans le cadre de la compétition officielle du festival de Marrakech, ainsi que le brillant parcours des réalisatrices Meryem Ben M’Barek, Sofia Alaoui et Leila Marrakchi.

« Je pense qu’elles sont toutes très courageuses et je suis vraiment très fière de faire partie de cette génération de femmes marocaines qui ont envie de raconter des choses », s’est-elle réjouie.

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