A quelques semaines de Aïd Al Adha, les prix des moutons augmentent déjà considérablement dans les marchés, et pourraient encore flamber, selon des éleveurs. En cause, le coût de l’élevage et l’aide insuffisante en orge subventionnée.
La situation serait plus que tendue chez les éleveurs de l’Oriental. Alors que la deuxième tranche de l’opération de distribution de l’orge subventionnée – qui concerne les mois de juin et juillet- n’est pas encore lancée dans la province de Figuig, qu’elle suscite déjà la colère des éleveurs.
Ces derniers disent être complètement désemparés avec le renchérissement sans précédent des cours de l’aliment de bétail et la quantité insuffisante d’orge livrée aux éleveurs dans le cadre de la première tranche de cette opération nationale, comme le soutient un membre de la Chambre d’agriculture de Bouarfa.
Dans une déclaration à Le Reporter, cette source a indiqué ce mardi 24 mai que la première tranche de l’opération a été critiquée par les éleveurs au niveau de la région, notant que ces derniers devaient passer par un guichet unique pour en bénéficier.
Il a, à l’occasion, souligné que la deuxième tranche de l’opération de distribution de l’orge subventionnée, si elle se déroule dans les mêmes conditions que la première tranche, aussi bien la Chambre que les éleveurs ne vont pas y adhérer, affirme-t-il. Et pour cause, dit cette même source, la quantité d’orge consacrée à chaque éleveur serait très faible. En plus de certaines «irrégularités» qui auraient accompagné l’opération dans sa première tranche, selon ce professionnel à Bouarfa. «Le coût de l’élevage est énorme. La sécheresse a eu un impact énorme sur les prix de l’aliment de bétail. La dotation d’orge subventionnée reçue par les éleveurs est nettement insuffisante pour répondre aux besoins de leurs bêtes», précise notre source, qui ne décolère pas.
Cette initiative, qui sera lancée la semaine prochaine, s’inscrit dans le cadre des mesures prises en vue d’atténuer les répercussions du retard des précipitations sur l’activité agricole et soutenir les agriculteurs et éleveurs impactés par le manque de précipitations, rappelle ce professionnel. Mais la part consacrée à chaque éleveur est très faible, dit-il, soulignant qu’un éleveur ne bénéficie que de 10 sacs de 80 kilogrammes. «Ce n’est pas normal. Certains éleveurs peuvent avoir jusqu’à 500 ovins. Et cette dotation, qui couvre une période de 75 jours, ne peut être suffisante que pour une semaine», martèle cette même source.
Composante essentielle du secteur agricole, l’élevage recèle au niveau de la région un potentiel énorme à même de contribuer à la dynamique socio-économique que connait la province de Figuig connue par la race de Beni Guil. Preuve en est, sa contribution importante à l’offre nationale du cheptel ovin et caprin destiné à l’abattage de Aid Al Adha, avec un effectif de 1,91 million de têtes, soit 11,4 % du cheptel national ovin
A quelques semaines de Aid Al Adha, les prix des moutons augmentent déjà considérablement dans les marchés, et pourraient encore flamber, selon des éleveurs de la race Beni Guil, qui peuple les zones des plateaux de l’oriental: Tendrara, Bouarfa, Figuig et régions. «Le coût de l’élevage est très important cette année, surtout avec la sécheresse et la crise internationale marquée par la flambée des matières premières. Tous les aliments de bétail restent chers. Même le son qu’on fait à partir des céréales, son prix est très élevé. Les stockeurs vendent au prix qu’ils veulent. Et il est donc normal que les prix vont continuer à augmenter», concluent ces mêmes éleveurs.
N.Cherii