Dans un communiqué, diffusé jeudi 28 avril, à l’occasion de la fête des travailleurs, la Fédération nationale des travailleurs de l’énergie (FNTE) appelle les électriciens à rester mobilisés pour défendre l’électricien public en tant que garant de sécurité et de souveraineté énergétiques dans le pays. Les électriciens se disent aussi déterminés à bloquer toute négociation ayant un quelconque effet sur leurs acquis professionnels.
Pour la troisième année consécutive, il n’y aura pas de marches ou de rassemblement à l’occasion de la fête des travailleurs. C’est en tout cas ce que laisse entendre un communiqué de l’Union marocaine du travail (UMT), l’une des centrales les plus représentative au Maroc.
La célébration des travailleurs intervient cette année dans un contexte difficile avec une importante détérioration du pouvoir d’achat de la classe ouvrière et des Marocains en général face à une flambée des prix des denrées de première nécessité et des hydrocarbures en premier lieu, souligne la Fédération nationale des travailleurs électricien (FNTE) dans un communiqué, diffusé jeudi 28 avril à l’occasion de la fête du travail et des travailleurs.
Comme le veut la tradition du 1er mai, cette journée est traditionnellement revendicative pour les salaires, les retraites, les libertés syndicales, de meilleures conditions de travail et plus globalement pour la lutte contre la précarité et l’injustice sociale. Le service public fait aussi partie cette année des points de crispation.
Le gouvernement veut ouvrir le capital de l’électricien public aux capitaux privés. De fait, selon les travailleurs de l’énergie, « il va casser le service public et cela aura une implication grave pour les tranches sociales en cas de privatisation ».
Le communiqué de presse de la FNTE, parvenu à la rédaction, a focalisé sur le dossier du transfert des actifs de l’Office National de l’Électricité (ONE). « Nous fêtons cette année le 1er mai, alors que le secteur de l’électricité reste une cible attrayante pour de grandes entreprises et des bureaux d’études internationaux opérant dans le domaine. Ces derniers ne voient la solution à la problématique énergétique dans le pays qu’en poursuivant la restructuration de l’Office National de l’Électricité et de l’Eau, ou plus précisément, en le dépouillant de son existence et de sa pérennité, en tant que garant d’un service public social dont les tranches sociales ont besoin aujourd’hui et demain », est-il souligné dans le communiqué.
Le 1er mai de cette année vient alors que les négociations sur les modalités de création des sociétés régionales de distribution d’électricité, avec la possibilité d’intégrer le secteur privé, sont toujours en cours entre le Ministère de l’Énergie et celui de l’Intérieur.
Dans son communiqué, la Fédération précise que « ces négociations ont été entamées dans une atmosphère positive et ont fait des progrès significatifs ». Mais, selon elle, aujourd’hui, « ces négociations se heurtent aux intentions déclarées de tenter d’exclure la FNTE, en tant que voix militante et dérangeante, de ces négociations».
Le mot d’ordre de contestation a été lancé par la fédération, qui déplore le démantèlement d’une entreprise publique aussi stratégique sans véritablement évaluer l’impact d’une telle décision sur le plan social. Elle appelle les électriciens à faire front commun et à rester mobilisés pour défendre l’entreprise publique en tant que garant de sécurité et de souveraineté énergétiques dans le pays.
Le ton est ferme. Les électriciens se disent aussi déterminés à bloquer toute négociation ayant un quelconque effet sur les droits et les acquis professionnels des travailleurs dans l’entreprise publique. « Les négociations doivent prendre en compte les acquis des travailleurs. Toute négociation qui toucherait au statut des électriciens ne serait pas contraignante pour les électriciens et ne les obligerait pas à adhérer à cette opération de transfert ».
Naîma Cherii