Les travaux de la 59ème session de la Conférence des ministres de l’Éducation des États et gouvernements de la francophonie (CONFEMEN) ont démarré, mardi 22 février 2022, à Rabat, sous le thème « Langue première et langue d’enseignement : quelles stratégies pour faciliter les premiers apprentissages, la réussite scolaire et le vivre- ensemble au XXIe siècle ».
La réunion, qui se déroule sur deux jours en mode hybride, permettra aux représentants des membres de la Conférence de débattre des enjeux de l’éducation et d’adopter des décisions en mesure d’assurer le fonctionnement de cette institution.
Le président sortant Dominic Cardy, ministre de l’Education et de la Protection de la petite enfance du Nouveau-Brunswick (Canada), a passé, par visioconférence, le flambeau au ministre marocain de l’Education nationale, du Préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa, qui assurera la présidence de la Conférence pour un mandat de deux ans.
A cette occasion, M. Benmoussa a relevé que depuis plus de 50 ans, la CONFEMEN n’a épargné aucun effort pour le développement des systèmes éducatifs des pays ayant le français en partage, en appuyant leurs politiques éducatives et renforçant leurs politiques régionales et internationales en matière d’éducation et de formation.
« L’institution constitue un cadre de réflexion et d’analyse sur les politiques éducatives et un espace de dialogue et de concertation entre décideurs et acteurs de l’éducation », a-t-il affirmé, relevant que le contexte mondial actuel accorde une place de choix à la différence et la diversité complémentaire.
M. Benmoussa a mis la lumière sur l’ampleur de la cause de sauvegarde de la diversité linguistique, estimant que les langues constituent « une précieuse matrice des dynamiques sociales et culturelles ».
En effet, les langues permettent de découvrir de nouvelles cultures, d’appréhender les richesses identitaires et culturelles, tout en ayant conscience des différences entre chaque nation, a-t-il fait observer, notant que l’accès pour tous à l’éducation reste, dans de nombreux pays, un objectif essentiel et prioritaire.
Au Maroc, l’apprentissage des langues étrangères s’est hissé ces dernières années en haut de la longue liste des priorités de l’éducation nationale, a expliqué le ministre.
Présentant le processus de réforme du système éducatif marocain, M. Benmoussa a abordé le concept de « l’école ouverte » basée sur trois fondamentaux, à savoir: la qualité pour tous, l’équité et l’égalité des chances et la promotion de l’individu et de la société.
L’ensemble des forces vives de la Nation « sont pleinement engagées dans la réussite de la réforme éducative, pour un enseignement de qualité et d’équité », a-t-il assuré.
Pour sa part, le secrétaire général de la CONFEMEN, Abdel Rahamane Baba-Moussa, a relevé que la Conférence est, depuis sa création en 1960, la première institution de coopération stratégique en éducation dans le monde francophone.
L’actuelle session permettra d’aborder la problématique de la langue d’enseignement dans la réussite scolaire et la promotion du vivre-ensemble, a souligné le secrétaire général, soulignant que dans la majorité des pays d’Afrique, la langue maternelle n’est pas toujours la langue d’enseignement.
M. Baba-Moussa a mis en évidence l’importance du bilinguisme dans les systèmes éducatifs francophones en ayant recours dans un premier lieu aux langues maternelles, puis progressivement aux langues étrangères.
avec MAP