Maroc-Union Africaine: Inauguration de l’Observatoire Africain des Migrations

L’Observatoire Africain des Migrations a été inauguré à Rabat, sur proposition de SM le Roi Mohammed VI, en sa qualité de Leader africain sur la question de la migration, dans le but de développer un processus de collecte, d’analyse et d’échange d’informations entre les pays africains dans ce domaine.

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La cérémonie d’ouverture a été présidée, vendredi 18 décembre 2020, par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, la Commissaire aux Affaires Sociales de l’Union Africaine, Amira El Fadil, en présence de la ministre déléguée chargée des Marocains résidant à l’étranger, Nezha El Ouafi, de l’Ambassadeur-directeur de l’Agence marocaine de Coopération Internationale (AMCI), Mohamed Methqal, et d’un certain nombre d’ambassadeurs accrédités à Rabat.

A cette occasion, Bourita et El Fadil ont signé un accord de siège de l’Observatoire africain des migrations entre le Royaume du Maroc et la Commission de l’Union Africaine.

Maitrise et compréhension du phénomène migratoire

“L’Observatoire africain des Migrations que nous inaugurons aujourd’hui est le fruit de deux ans de travail laborieux et de collaboration fructueuse de notre pays avec la Commission de l’Union africaine”, a souligné Bourita dans une allocution à l’issue de la cérémonie d’inauguration, saluant à cet égard l’engagement et le soutien du Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, pour faire aboutir ce projet.

Le ministre a en outre affirmé que cette inauguration ne pouvait mieux tomber puisqu’elle coïncide avec la journée internationale des migrants, notant qu’elle envoie un message fort à la communauté internationale sur la détermination du Maroc et de l’Afrique à assoir une meilleure gouvernance migratoire à l’échelle du continent.

“Cette inauguration intervient, aussi, à quelques jours du deuxième anniversaire du Pacte Mondial pour des Migrations Sûres, Ordonnées et Régulières que nous avions adopté à Marrakech, il y a 2 ans”, a ajouté Bourita, précisant que le Pacte de Marrakech et l’Observatoire de Rabat ont cela de complémentaire et qu’ils servent la même cause, à des échelles différentes.

Il a par ailleurs souligné que ce n’est pas un hasard que ce soit, précisément, lors de la Conférence d’adoption du Pacte de Marrakech “que nous ayons signé l’accord de siège avec le Président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki”, relevant que ce n’est pas non plus un hasard que le Pacte ait cité l’Observatoire africain des Migrations, en exemple d’un instrument régional de gouvernance migratoire.

L’inauguration de l’Observatoire est la démonstration du leadership volontariste de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, en tant que Leader de l’Union africaine sur la question migratoire, a souligné Bourita, notant que l’Observatoire est né d’une vision royale et qu’il est la proposition phare de l’Agenda africain sur la Migration, présenté par le Souverain en janvier 2018, à l’occasion du 30ème Sommet de l’Union africaine.

En ce qui concerne les objectifs de l’Observatoire africain des migrations, le ministre a indiqué que cette création permet de doter le continent africain d’un outil efficace lui permettant de répondre à son besoin réel et pressant de générer une meilleure connaissance, compréhension et maitrise du phénomène migratoire. Il a, à cet égard, souligné que l’Observatoire est une instance pionnière en Afrique et qu’il est la première instance de l’Union africaine que le Maroc abrite.

En plus d’être pionnier, a ajouté Bourita, il doit être novateur aussi, dans son approche et dans son fonctionnement, par un travail efficace de démystification des stéréotypes erronés sur la migration africaine et par une approche positive en vue d’éclairer, par des données objectives, tout le potentiel de la migration au regard du nexus migration-développement.

D’autre part, il a relevé que l’observatoire doit assurer une “triple fonction” de compréhension, d’anticipation et de proposition et doit se déployer comme un outil de plaidoyer et d’aide à la prise de décision, comme une plateforme de dialogue entre experts et parties prenantes africaines et comme un instrument de renforcement des capacités africaines, offrant ainsi la matière pour formuler des politiques publiques informées et éclairées.

Pour ce qui est de l’accueil du Maroc du siège de l’Observatoire, le ministre a affirmé l’engagement du Royaume à mettre à la disposition de l’Observatoire un siège aux plus hauts standards, ainsi que tous les moyens logistiques nécessaires, exprimant sa joie d’accueillir l’équipe intérimaire qui va permettre le lancement effectif des opérations de l’Observatoire et qui contribuera à la la création de deux projets livrable et concrets que sont la première base de données migratoires africaine et Un portail de l’Afrique sur les données migratoires, à l’instar de celui de l’OIM.

“Notre Continent peut désormais se réjouir de disposer de son propre Observatoire pour les migrations et de faire, ainsi, avancer la gouvernance migratoire”, s’est félicité Nasser Bourita, ajoutant que c’est une toute autre aventure qui commence aujourd’hui, “à mesure que nous entamons un travail à long terme, un travail nécessaire et qui doit être fondateur”.

Dans ce contexte, il a cité un extrait d’un discours Sa Majesté le Roi: “Notre souhait est de voir le travail de cet Observatoire, démultiplié par une mise en réseau avec les institutions similaires dans les autres régions”.

De son côté, El Fadil, a indiqué que l’inauguration de l’Observatoire africain des migrations constitue une occasion historique et extrêmement importante pour l’Afrique, estimant que l’Observatoire est la première institution continentale en son genre sur le continent, et incarne le début d’efforts conjoints visant à fournir des données équilibrées et adaptées aux besoins de l’Afrique dans le domaine des migrations.

L’importance d’inaugurer cet observatoire réside dans le fait que l’essentiel des migrations en Afrique a lieu au sein du continent, et qu’une migration bien gérée améliorera le développement social et économique des pays, qu’il s’agisse de pays d’origine ou d’immigration, a-t-elle ajouté, précisant que l’observatoire est capable de fournir au continent des données actualisées sur le phénomène migratoire, ce qui contribuera à une bonne gestion du dossier et renforcera la cohérence des politiques migratoires et des initiatives à ce sujet.

Elle a en outre souligné la nécessité pour les pays africains de communiquer avec les régions accueillant les immigrants du point de vue des connaissances, des faits et des preuves, notant que l’observatoire sera, à cet égard, un outil indispensable dans la réalisation de l’agenda africain sur les migrations, et qu’il permettra aux pays africains de tirer profit des avantages d’un nexus migration-développement à un moment où le continent s’efforce de mettre en place les principes de l’Agenda 2063.

La Commission s’emploie également à mettre en place deux agences spécialisées intégrées pour l’Union africaine, à savoir le Centre africain d’études et de recherche sur les migrations qui doit être créé à Bamako, au Mali, et le Centre des opérations continentales prévu à Khartoum, au Soudan, a relevé El Fadil, soulignant que l’objectif commun des trois centres est d’améliorer le système de gestion global de l’immigration en Afrique.

La Commissaire aux affaires sociales de l’Union africaine, a exprimé au nom de tous les Africains du continent, sa “profonde gratitude” à Sa Majesté le Roi Mohammed VI et au Royaume pour le soutien et les ressources mises à la disposition de l’observatoire, soulignant que “sans cet appui, l’inauguration de cet observatoire qui deviendra un centre d’excellence au niveau international n’aurait pas vu lieu”.

La création de l’Observatoire africain des migrations permettra de doter le continent africain d’un outil efficace lui permettant de répondre à son besoin réel et pressant de générer une meilleure connaissance, compréhension et maitrise du phénomène migratoire, de développer la collecte, l’analyse et l’échange de données entre les pays africains et de favoriser une gouvernance éclairée des migrations africaines.

L’Observatoire viendra en aide aux pays africains à travers le renforcement de leurs compétences en vue d’élaborer des politiques migratoires nationales leur permettant une meilleure gestion des flux migratoires. Il constitue la réponse pratique pour pallier le manque des données sur les migrations en Afrique et pour remédier à la problématique des politiques migratoires souvent inefficaces en raison du manque de ces données rendant ainsi la tâche des gouvernements africains difficile et presque désespérée.

L’Observatoire des Migrations s’évertuera à partager les données collectées via un système interconnecté associant différentes sous-régions et pays africains et jouera un rôle important pour fédérer et soutenir des initiatives continentales existantes sur la Migration dans le continent.

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