Retarder le traitement d’un cancer d’un mois peut accroître de 6 à 13% le risque de mortalité, montre une étude publiée mercredi 4 novembre, renforçant ainsi les conclusions d’autres recherches qui alertent sur l’effet délétère de la pandémie de Covid-19 pour les autres maladies.
Dans l’étude publiée par la revue médicale britannique BMJ, des chercheurs britanniques et canadiens ont analysé les conséquences de retards de traitements (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie…) pour sept types de cancers, à partir de 34 études publiées ces vingt dernières années.
Hors pandémie, « les retards de traitement sont l’exception mais peuvent malgré tout toucher 10% à 15% des patients », a expliqué l’oncologue Ajay Aggarwal, l’un des auteurs de l’étude.
Et plus le retard est long, plus ce risque augmente, estiment les auteurs de l’étude, notant que le fait de décaler de 12 semaines l’opération de toutes les femmes atteintes d’un cancer du sein nécessitant une chirurgie – comme lors des confinements liés au Covid-19 par exemple – se traduirait par 6.100 décès supplémentaires en une année aux Etats-Unis et 1.400 au Royaume-Uni.
Si ce retard passe à huit ou douze semaines, pour une chirurgie du cancer du sein, le risque de mortalité croît de 17% et 26% respectivement, calculent-ils.
Une autre étude parue en juillet dans The Lancet Oncology avait estimé que les retards de diagnostic au Royaume-Uni depuis la mi-mars se traduiraient par environ 3.500 décès supplémentaires pour quatre types de cancers d’ici cinq ans dans le pays.