La Covid peut-elle terrasser Donald Trump ?

Cette question concerne les conséquences politiques de la positivité du Président et de son épouse. Sur le plan médical, on verra bien comment cela va évoluer. 

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Le Président des Etats-Unis, Donald Trump, a annoncé dans la nuit de jeudi 1er à vendredi 2 octobre qu’il avait été testé positif au Covid-19, tout comme sa femme Melania ; et qu’il se mettait en quarantaine.

Le Président semble asymptomatique, mais cela pourrait ne pas durer. Pour sa campagne c’est un coup dur. Son image pourrait en souffrir. L’homme fort atteint par un mal, qu’il a dénié un temps, se voit donc objectivement fragilisé. Les dernières semaines de sa campagne vont être très perturbées. Ses adversaires ne doivent pas cependant ricaner. Ce serait pour eux contre productif. C’est ce qui s’est passé pour le Prédisent brésilien. Malgré la déforestation, les ravages de la Covid, il n’a jamais été aussi populaire. L’opinion publique est difficile parfois à saisir… 

Mais Trump ne va pas, comme Bolsonaro au contact quotidien des pauvres. Ce sont deux populismes très différents dans deux pays cependant particulièrement frappés par l’épidémie. Pour rappel, la gestion de l’épidémie, qui a fait à ce jour plus de 207.000 morts aux États-Unis, vaut à Donald Trump de très vives critiques, de la part de ses adversaires mais aussi de scientifiques et de certains élus de son propre camp. Il est accusé d’avoir envoyé des signaux contradictoires et confus, mais aussi d’avoir manqué de compassion face aux ravages provoqués par ce virus. 

Sondage après sondage, une très large majorité d’Américains jugent sévèrement son action sur ce front. 

Or, voilà Donald Trump testé positif au Covid-19, lui et sa femme Melania. Selon le médecin de la Maison Blanche, Sean Conley, il «va bien» et restera à la Maison Blanche pendant sa «convalescence», où il «continuera à assumer ses fonctions».

Quelques heures avant d’avoir annoncé sa positivité, Donald Trump avait confirmé sur Fox News que Hope Hicks, sa proche conseillère, avait été testée positive. Hope Hicks, qui avait rejoint très tôt l’équipe de campagne du magnat de l’immobilier, en 2016, fait partie du cercle rapproché du Président.

Hope Hicks était à bord d’Air Force One, avec le président américain lorsqu’il s’est rendu mardi 29 septembre à Cleveland, dans l’Ohio, pour participer au débat face à Joe Biden. Elle a également voyagé avec lui mercredi lorsqu’il s’est rendu dans le Minnesota pour un meeting de campagne. «Elle travaille dur», a-t-il souligné. «Elle porte souvent un masque mais elle a été testée positive», a-t-il ajouté, précisant qu’il passait «beaucoup de temps avec Hope, tout comme la première dame».

Le président américain se soumet régulièrement à des tests Covid-19 même si la fréquence exacte de ces derniers n’est pas connue. Les collaborateurs qui travaillent au sein de la «West Wing» sont testés quotidiennement, comme les journalistes qui se rendent sur place ou voyagent avec le Président.

Cette annonce est un véritable coup de tonnerre à un mois de l’élection présidentielle où il briguera un second mandat face à Joe Biden et elle pose une myriade de questions sur la suite de la campagne.

Peu après le tweet du Président annonçant le résultat de son test, la Maison Blanche a annoncé l’annulation d’un déplacement en Floride prévu le vendredi 2 octobre pour un meeting de campagne à l’approche de l’élection du 3 novembre. Elle a en revanche maintenu une conférence téléphonique sur Covid-19 centrée sur «le soutien aux personnes âgées vulnérables». 

Pour le Président Trump, cela aura l’avantage de clore une polémique qui montait après un premier débat chaotique avec Joe Biden. Donald Trump a affirmé qu’il condamnait «tous les suprémacistes blancs», après la polémique née de ses propos ambigus lors de son débat face à son adversaire démocrate Joe Biden.

«Je l’ai dit plusieurs fois, laissez-moi être clair une nouvelle fois», a déclaré Trump sur Fox News. «Je condamne le Ku Klux Klan, je condamne tous les suprémacistes blancs, je condamne les Proud Boys», a-t-il ajouté, en évoquant ce groupuscule nationaliste qu’il avait appelé lors de son débat face au candidat démocrate Joe Biden à se «tenir prêt». Le groupe a été créé en 2016 par Gavin McInnes, l’un des cofondateurs, dans les années 1990, du magazine Vice (qu’il a quitté en 2008). Selon le Southern Poverty Law Center (SPLC), une organisation spécialisée dans la surveillance des groupes extrémistes, ses membres, exclusivement masculins, se définissent comme des «chauvinistes occidentaux», engagés contre le «politiquement correct» et «la culpabilité blanche».

Manquerait plus maintenant que Trump ait contaminé Biden plus âgé que lui et encore plus à risque. Décidément cette Covid brouille toutes les cartes !

Patrice Zehr

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