Les employés de la société Averda, chargée de la gestion de la collecte des déchets envisagent de mener, dans les jours qui viennent, une série de protestations pour protester contre le retard dans la signature du protocole d’entente entre Averda et ses employés, lequel attend la validation du maire.
Ces derniers jours, la colère est forte et claire dans le monde des éboueurs contre le maire Abdelaziz El Omari. Après un sit-in de protestation organisé, lundi 7 septembre, sous les fenêtres du maire, les grévistes soutenus par le syndicat de la CDT ont décidé de recourir à l’escalade en organisant une série de protestations dans les jours qui viennent, affirment des sources syndicales. Au cœur de leur mécontentement: le retard dans la signature du cahier revendicatif des travailleurs qui a fait l’objet d’un accord avec la société Averda.
D’après les termes de cet accord, la société devra procéder, entre autres, à la titularisation de 1500 agents temporaires (ayant remplacé les salariés communaux en 2019). Ainsi, après la signature effective de cet accord, trois groupes vont voir leur situation régularisée sur les trois prochaines années, selon le bureau syndical.
«Ça commence à faire long. Mais nous sommes toujours déterminés à hausser le ton pour faire entendre notre voix», a déclaré Abdelhamid Ikourd, membre du bureau du syndicat national des collectivités locales et de la gestion déléguée (CDT).
Plus de 3000 agents de propretés ont prévenu d’observer, la semaine dernière, une grève de deux jours (les 7 et 8 septembre). Mais suite à une réunion tenue lundi 7 septembre avec les responsables d’Averda, on a dû suspendre notre grève de mardi 8 septembre, fait savoir Abdelhamid Ikourd.
Lors de cette réunion, dit-il, un accord a été conclu pour faire bénéficier les travailleurs du nettoyage de primes exceptionnelles (jusqu’à ce que le Conseil accepte de valider le protocole). Par cet accord, une vingtaine de salariés temporaires (depuis 2018) vont voir leur situation régularisée durant les trois prochains mois», selon le responsable syndical.
Ceci étant, la protestation contre le Conseil de la ville ne faiblit pas pour autant. La poursuite de la contestation a d’ailleurs été décidée à l’unanimité après une réunion tenue mercredi 9 septembre à la wilaya, en présence du DG de la société de développement locale (SDL), Casa Environnement, chargée de la supervision des sociétés de nettoiement. Cette rencontre, organisée à l’initiative des autorités locales- pour tenter de régler la question du cahier revendicatif des travailleurs de nettoyage, n’a finalement pas porté ses fruits, selon le bureau syndical.
Les éboueurs en rogne espéraient que l’autorité de tutelle fasse pression sur le Conseil de la ville pour l’inciter à valider les termes de l’accord entre les représentants des salariés et la société Averda.
«Nos revendications n’ont pas été satisfaites», lance Abdelhamid Ikourd. Celui-ci impute au président du Conseil de Casablanca, Abdelaziz El Omari la responsabilité de cette situation et de ses conséquences sur les agents de la collecte des ordures.
«Nous avons demandé un engagement signé par le maire dans lequel il s’engage d’ici trois mois à régler le problème. Surtout qu’on a enregistré un progrès dans le dialogue avec Averda sur le dossier revendicatif. Et la société n’attend que la réponse du président pour signer le protocole d’entente. Mais le maire se refuse toujours à donner sa validation à ce protocole», explique le responsable au syndicat national des collectivités locales et de la gestion déléguée.
Ce dernier ajoute que dans une lettre envoyée par le gestionnaire délégué, Averda, le 20 mai 2020, au syndicat national des collectivités locales et de la gestion déléguée (CDT), et dont Le Reporter détient copie, la direction générale dit avoir déposé le protocole auprès des services de «Casa environnement», ajoutant que «jusqu’à présent on attend toujours la validation dudit protocole».
Les agents de propreté accusent également le Conseil de la ville de complicité avec le gestionnaire délégué Derichbourg, qui refuse de conclure un accord social avec ses salariés, selon la même source.
«Derichebourg fait la pression sur le Conseil pour ne pas accepter la signature du protocole entre Averda et ses salariés. Car si le protocole est signé avec Averda, ses salariés vont bénéficier des augmentations allant de 450 à 700 DH, ce qui va créer une congestion sociale au sein de Derichebourg qui refuse cette augmentation au profit de ses salariés», explique le responsable au syndicat national des collectivités locales et de la gestion déléguée. Un dossier à suivre.
Naîma Cherii