Hydroxychloroquine : Heikel  » Ce n’est pas parce qu’il y a des organisations qui ont pris cette décision qu’on va changer notre protocole de traitement »

Le débat sur l’utilisation du protocole thérapeutique basé sur  l’hydroxychlorochuine continue d’agiter la communauté scientifique, les médecins, mais aussi les ONG en pleine crise sanitaire du nouveau coronavirus.

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Alors que ce protocole n’est plus autorisé dans certains pays, d’autres n’entendent pas changer de stratégie et continue d’administrer la chloroquine et l’hydroxychlorochuine aux patients Covid -19, comme c’est le cas pour le Maroc qui dit avoir réalisé de probants résultats. Jaâfar Heikel épidémiologiste et spécialiste en Maladies infectieuses nous a expliqué les raisons.

« Ce n’est pas parce qu’il y a un certain nombre d’organisations qui ont pris cette décision qu’on va les suivre et changer notre protocole de traitement », confie à Le Reporter Pr Jaâfar Heikel.

 » Nous avons nos propres chercheurs  et nos propres médecins, poursuit l’epidémiologiste, et si dans le futur il y a des éléments convaincants qui démontrent qu’il faut changer de stratégie thérapeutique ou prendre d’autres médicaments qui sont encore plus efficaces pour les citoyens, on le fera ».

 » Le Maroc a pris la bonne décision de maintenir l’utilisation du protocole épidémique, lequel nous a donné, avec d’autres facteurs probablement, de bons résultats », assure Jaâfar Heikel, également DG de la clinique de Vinci à Casablanca, complètement consacrée au traitement du Covid-19 sous l’égide du ministère de la Santé.

D’ailleurs, dit-il, il y a énormément de publications scientifiques qui démontrent l’intérêt dudit protocole basé sur la chloroquine, précise notre épidémiologiste. Et puis, insiste-t-il, « il y a une autre chose beaucoup plus importante que les publications scientifiques : les résultats empiriques sur le terrain ».

 » En tant que médecin qui soigne des patients Covid -19, je peux vous assuer que nous avons réalisé des résultats extrêmement probants avec ce traitement. D’ailleurs, le taux de létalité du Covid- 19 au Maroc baisse à 2,6% », affirme ce spécialiste, ajoutant que le traitement à l’hydroxychlorochuine n’est pas le seul élément.

Dans le protocole thérapeutique, poursuit-il,   » il y a l’hydroxychlorochuine, l’asytromicine, les anticoagulant, la vitaminothérapie,… tout ces éléments expliquent en fait ces bons résultats ».

L’epidémiologiste souligne au passage qu’il se dit étonné qu’une décision aussi stratégique et importante pour la santé des gens ait été prise sur la base d’une étude qui analyse des registres informatisés et qui n’analyse même pas les patients.

 » Les pays qui ont arrêté l’utilisation de l’hydroxychlorochuine se sont basés sur les conclusions de l’étude de la revue britannique « The Lancet », qui est totalement biaisée », estime Jaafar Heikel.
Laquelle étude avait conclu à un taux de mortalité élevé avec l’hydroxychloroquine sur la base de quelque 96.000 dossiers de patients atteints de Covid -19.

Au Maroc, l’affaire fait réagir des ONG oeuvrant dans le domaine de la santé. Le Réseau Marocain pour la Défense du Droit à la Santé, pour ne citer que lui, appelle le ministère de la santé à informer l’opinion publique et les instances de santé concernées sur les résultats des essais cliniques menés -avec son comité scientifique et technique- pour le Covid -19 ainsi que sur la décision du Maroc en particulier après la suspension des essais cliniques de l’hydroxychlorochuine  par l’OMS, surtout après la publication de l’étude de « The Lancet », qui pointe l’inefficacité et les risques de ce médicament pour les malades du coronavirus, précise le Réseau dans communiqué, dont Le Reporter détient copie.

Naîma Cherii

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