Les transporteurs de marchandises ne décolèrent pas. En cause, trop de zèle, disent-ils, dans le contrôle du trafic routier de marchandises, en ces temps de confinement.
Ils font partie de ceux qui sont en première ligne. Les chauffeurs des camions risquent d’être contaminés par le virus de Covid -19, mais continuent à travailler pour éviter que les flux ne se réduisent dans le pays, dans ce contexte de crise de coronavirus », souligne Abdelouahed Naji, secrétaire national des propriétaires et chauffeurs des camions, réunis sous l’égide de la Fédération des syndicats professionnels au Maroc.
Avec le durcissement d’un cran annoncé au Maroc, depuis le prolongement du confinement, les chauffeurs transporteurs font face à des difficultés à cause du document de déplacement, témoigne Abdelouahed Naji.
Selon lui, une certaine confusion a reigné après la décision de limiter les déplacements durant la nuit. « Certains secteurs essentiels, dont celui du transport des marchandises, ont été exclus de cette décision », rappelle le secrétaire national. Mais, dit-il, » parfois sans instructions assez précises, certains agents de contrôle ont cru devoir mettre des barrières aux camions transportant des marchandises essentielles ».
Certains d’entre eux, insiste-t-il, exigent deux documents de déplacement ( entrée et sortie des villes). « Les chauffeurs devront toujours solliciter des documents de déplacement pour effectuer le transport de marchandises. Mais ce n’est pas toujours facile », affirme Abdelouahed Naji.
Dès le début de l’état d’urgence sanitaire, poursuit-il, le gouvernement a annoncé que le principe de libre circulation des marchandises est « essentiel pour assurer l’approvisionnement continu des marchés durant la période de confinement ».
Mais les remontées, ces derniers jours, de nombreux chauffeurs furieux, ont afflué sur le bureau national
des propriétaires et chauffeurs des camions, affirme Abdelouahed Naji ajoutant que des agents de contrôle auraient fait preuve d’un peu trop de zèle vis-à-vis de ces chauffeurs.
Une chose est sûre, le sujet ne cesse, depuis quelques jours, de susciter la colère des transporteurs.
En effet, dix syndicats et associations représentant le secteur du transport routier montent au créneau en diffusant un communiqué commun pour déplorer ce qu’il qualifient de « situation inacceptable ».
Dans leur communiqué dont Le Reporter détient copie, les transporteurs mécontents précisent : » Nous avons constaté que certains gouverneurs et agents de contrôle interdisent aux camions de circuler durant la nuit. Malgré la décision du ministère de l’Intérieur qui autorise les transporteurs de circuler durant la nuit et le jour ».
« Face à cette situation inacceptable, nous demandons au ministre de l’Intérieur d’intervenir auprès des services concernés pour respecter la décision et arrêter le comportement arbitraire et irresponsable de certains agents de contrôle à l’encontre des chauffeurs transporteurs », est-il souligné dans le même document.
Naîma Cherii