La police marocaine a ouvert une enquête préliminaire pour « incitation à la haine et à la discrimination » après des fuites de données privées visant la communauté LGBT.
En effet, selon la Direction générale de la sûreté nationale, cette enquête a été déclenchée « par la publication par un individu d’un contenu numérique » portant « atteinte aux systèmes de traitement automatisé des données ».
Un collectif réunissant une vingtaine d’associations de défense des droits humains s’était élevé dimanche contre une « campagne de diffamation » et « d’intimidation » après la publication sur les réseaux sociaux de données personnelles récupérées sur des sites de rencontres spécialisées.
Cette « chasse aux sorcières » a été lancée par un compte Instagram géré par une personne de nationalité marocaine basée en Turquie, selon les militants qui suivent le dossier.
Une centaine de noms, accompagnés de photographies et parfois d’adresses ou de numéros de téléphone, ont été diffusés la semaine dernière sur les réseaux sociaux après avoir été récupérés sur différentes applications de rencontres comme Grindr ou PlanetRomeo, selon les informations réunies par l’AFP auprès de plusieurs militants.
Depuis, certains ont reçu des messages haineux, d’autres encore ont été jetés à la rue par leur famille ou ont subi des violences de leurs proches ulcérés par leur orientation sexuelle, selon les témoignages recueillis par différentes associations.
La police est prête à « enregistrer et traiter toutes les plaintes déposées par les plaignants, conformément à la législation en vigueur », a précisé un porte-parole de la DGSN.