Le quotidien de Mohamed, éboueur à Casablanca, n’a pas beaucoup Changé. L’état d’urgence sanitaire, prévu jusqu’au 20 avril pour restreindre la transmission de la pandémie, n’a pas bouleversé ses habitudes de travail.
Alors que les rues Casablancaises sont désertes, Mohamed, 40 ans et père de trois enfants, continue de travailler durant cette période. Pourtant, il se retrouve exposé à la contamination par le virus de Covid -19.
» Je n’ai pas peur de contracter ce virus. De toute façon, on peut être contaminé en dehors du travail », nous répond Mohamed.
« Quand le nombre des cas de coronavirus commençait à augmenter dans notre pays, et que l’état d’urgence a été mis en oeuvre, nous avons continué à assurer le ramassage des ordures ménagères », souligne ce salarié indispensable à la vie quotidienne.
Il poursuit : » on doit continuer de fonctionner mais avec moins d’effectifs qu’en temps normal ». Car, dit-il, « beaucoup de collègues sont actuellement en congé », explique Mohamed.
Il ajoute : » Ces deux dernieres semaines, on a collecté moins d’ordures. Car certaines collectes sont supprimées », soulignant qu’avec le confinement, les cafés, les restaurants et les snacks ont été fermé. » Il y a donc une baisse d’ordures ramassés », précise ce salarié dont l’activité est essentielle à la vie des casablancais. « Cela se passe très bien pour l’instant », dit-il.
Depuis quinze jours, les éboueurs sont en première ligne. Leurs camions sillonnent les différentes artères de Casablanca pour vider les bennes à ordures ménagères, souligne Rachid Tadrart, président de l’association des agents de propreté à Sidi Belyout.
« Les travailleurs sont conscients du risque en ces temps difficiles. Mais ils restent fidèles à leur mission pour préserver la propreté de la ville », insiste Rachid Tadrart.
Crise sanitaire oblige, dit-il, ils doivent respecter les nouvelles règles d’hygiène pour éviter la contamination au Covid-19.
« Les conditions d’hygiène et la sécurité sanitaire des éboueurs ne sont malheureusement pas prise très au sérieux par la société délégataire. Il y a un manque en matière de gants et les produits désinfectant n’ont pas été fournis aux travailleurs », déplore le président. Avant de conclure : » C’est l’association qui a mis à la disposition des travailleurs des gants et des produits désinfectant ».
Naîma Cherii