Jeudi 13 février 2020, tous les membres du Gouvernement concernés, ainsi que les grands opérateurs économiques et financiers du pays, les élus de la région de Souss-Massa et autre hauts responsables, ont suivi le Roi jusqu’à Chtouka Aït Baha, province rurale de cette région, située à une soixantaine de kilomètres au Sud d’Agadir.
L’événement du jour était «un 2 en 1», comme il se dit pour certains produits capillaires. Il y avait la présentation devant le Roi, par le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Aziz Akhannouch, d’une stratégie inédite: la stratégie «Génération Green 2020-2030». Et il y avait, immédiatement après, le lancement par le Roi, des travaux de réalisation d’un réseau d’irrigation à partir d’une station de dessalement d’eau de mer en cours d’achèvement (65% de taux d’avancement), unique en Afrique et parmi les plus grandes dans la région méditerranéenne.
Pourquoi ces deux événements sont-ils si importants ? Et en quoi concernent-ils le Président algérien, Mr Tebboune ?
Arrêtons-nous sur le 1er événement: la stratégie «Génération Green 2020-2030». Cette stratégie (dont tous les détails sont dans notre dossier de cette semaine) ne se contente pas de prendre le relais du «Plan Maroc vert». Un plan décennal, lancé en 2008, qui a restructuré et largement développé le secteur agricole marocain. Elle lui succède en s’inscrivant dans une optique nouvelle et –le mot n’est pas exagéré- révolutionnaire ! En effet, le Plan «Génération Green 2020-2030» ne s’est pas seulement fixé pour objectif de booster davantage le secteur agricole, jusqu’à doubler le PIB agricole et les exportations marocaines, à l’horizon 2030. Ce Plan, dont l’ingénierie minutieuse en a «scotché» plus d’un, s’inscrit dans une stratégie bien plus globale. Il s’agit de faire émerger une classe moyenne agricole qui engloberait plus d’un million de ménages… D’apporter un appui aux jeunes des campagnes, en les encourageant et soutenant financièrement, sur la voie de l’entreprenariat… Plus généralement, de procéder à une redistribution des efforts nationaux et des richesses, en faveur du monde rural… De permettre à ce monde rural de profiter de ses terres et de ses forêts («Génération Green 2020-2030» porte aussi sur l’ouverture du patrimoine forestier national aux citoyens, notamment riverains, via une politique participative)… Et ainsi, de contribuer concrètement à réduire les disparités sociales qui plombent l’essor du pays.
C’est dans cette même suite logique que s’inscrit le projet de la grande station de dessalement d’eau de mer. L’agriculture a besoin d’eau et le pays –sujet au stress hydrique- en manque. Notamment, dans cette région. Mais avec cette station, unique dans la région, il ne s’agit pas seulement de dessaler l’eau de mer. Il s’agit d’une «Première», qui consiste à mutualiser la production, pour obtenir à la fois de l’eau potable et de l’eau d’irrigation. Et cela, en optimisant le coût de production. En d’autres termes, relever le défi à la fois de transformer l’eau de mer et faire en sorte que cette eau dessalée, qu’elle soit à boire ou à arroser, coûte moins cher à l’agriculteur…
Voilà quelques éléments de cette royale stratégie que l’on voit se dessiner de plus en plus clairement, se déclinant sereinement mais fermement, en projets d’appui aux jeunes du monde urbain, puis du monde rural, puis en grandes stratégies de l’eau, des forêts, d’émergence de nouveaux entrepreneurs, d’émergence d’une classe moyenne rurale, etc.
Pendant ce temps-là, le Pouvoir algérien, dont le Maroc espérait une évolution positive, suite aux changements qu’a connu l’Algérie, afin que les pays du Maghreb puissent mettre en partage leurs expériences réussies… Le Pouvoir algérien, avec Mr Tebboune à sa tête et ce qu’il reste des Généraux aux commandes, poursuit sa guerre stérile contre le Maroc. Le Peuple algérien souffre. La crise de l’économie algérienne est reconnue et officiellement confirmée par le Pouvoir en place. Le pays a besoin d’un redressement immédiat de sa situation. Et, au lieu de s’activer à cela, Mr Tebboune et son Premier ministre Abdelaziz Djerad –l’un devant l’Union Africaine, l’autre, devant le Parlement de son pays, continuent de faire du dossier du Sahara leur cheval de bataille ! Le Peuple algérien défile dans la rue, criant son ras-le-bol, tous les mardis et vendredis, depuis un an. Et Mr Tebboune et les siens leur servent du «Maroc Bashing» ! Qu’aurait pu faire le Pouvoir algérien pour son Peuple avec tout l’argent mis dans sa guerre contre le Maroc, depuis 50 ans ? L’Histoire répondra. En attendant, le Maroc se cherche un nouveau modèle de développement, met en place des stratégies pour les jeunes, l’agriculture, l’eau… Et sa diplomatie marque des points avec des ouvertures de représentations diplomatiques à Laayoune et à Dakhla… «Le Sahara marocain, carrefour commercial important entre le Maroc et sa profondeur africaine, s’érigera en un pôle de coopération Sud-Sud par excellence», annonçait cette semaine le ministre des Affaires étrangères Nasser Bouritta.
Bonne nuit Mr Tebboune !
Bahia Amrani