Pharmaciens : Des manifestations de colère contre le ministre

Les pharmaciens ne décolèrent toujours pas. Ils comptent organiser un sit-in devant le ministère le 10 février à Rabat pour protester contre le «mutisme du ministère de tutelle» face à leurs doléances.

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Aucun signe d’apaisement dans le bras de fer entre les pharmaciens et le ministère de la Santé. En effet, ceux-là, regroupés au sein de la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc s’insurgent et dénoncent la «sourde oreille» du ministère à leurs doléances. «Depuis l’arrivée du nouveau ministre, il n’y a pas eu de dialogue avec les instances pharmaceutiques. A l’arrivée du nouveau ministre, on a envoyé trois demandes d’audience dont on n’a pas donné suite jusqu’à aujourd’hui», affirme, dans une déclaration à Le Reporter, le président de la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc (CSPM), Mohamed Lahbabi.

Au cœur de la colère des pharmaciens, les recommandations –non encore matérialisées- de la Commission mixte désignée par l’ex-ministre de la Santé, Anas Doukkali. «On ne connait pas le sort de ces recommandations. Alors qu’on y a travaillé pendant huit mois. Sont-elles bloquées ou pas ? C’est la sourde oreille du ministère. Il faut dire qu’on n’a pas de visibilité avec le ministère. Et, de notre côté,  nous refusons de revenir en arrière», déplore le président de la CSPM, l’une des plus importantes représentations de cette corporation.

Cette dernière compte organiser un sit-in devant le ministère le 10 février à Rabat pour protester contre le «mutisme du ministère de tutelle» face à leurs doléances.

«Ce prochain sit-in est une première forme de protestation. Et tant que le ministre continue de faire la sourde oreille à nos revendications, il y aura d’autres manifestations de colère», prévient Mohamed Lahbabi, qui appelle à l’unification des rangs afin de garantir la pérennité de la profession.

Première revendication des pharmaciens, et non des moindres: La mise en application du plan d’action, validé par l’ex-ministre Anas Doukkali. «Ce plan d’action a été approuvé dans le cadre de la commission mixte. On se demande pourquoi on a gelé la mise en ouvre de ce plan d’action», souligne Lahbabi.

Pour rappel, fin décembre 2018, suite à une proposition du directeur du médicament et de la pharmacie, des commissions thématiques ont été constituées pour étudier les revendications des pharmaciens.

Pour débloquer la situation, qui allait déjà mal, l’ex-ministre, qui a rencontré les professionnels de cette corporation, s’est engagé à entamer un dialogue avec eux dans le cadre d’une Commission mixte, tient à rappeler notre interlocuteur.

Après plusieurs mois de travail, un plan d’action avait ainsi sanctionné les travaux de cette commission, dit Mohamed Lahbabi, qui déplore «la situation difficile des pharmaciens».

«Aujourd’hui, le secteur va mal. La situation économique des pharmaciens est catastrophique. En témoignent d’ailleurs les chiffres du Conseil national des pharmaciens, qui affirme que chaque jour, il y a la fermeture d’une pharmacie au Maroc», soutient le président de la Confédération.

Celui-ci, a par ailleurs déploré des déclarations accordées dernièrement à des médias par le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb. «Le ministre a souligné que les médicaments anticancéreux ne devraient pas être vendus par les pharmaciens. Or, la loi 17-04 n’a exclu aucun médicament. On se demande si vraiment le ministre de tutelle connaît nos lois régissant la pharmacie au Maroc ou pas», lance le président de la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc, qui ne décolère pas. Un dossier à suivre.

 

Par Naîma Cherii

 

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