Le marché américain est dans le viseur des professionnels marocains de l’huile d’olive. Ces derniers souhaitent capitaliser davantage sur les perspectives prometteuses de l’export vers ce marché.
Une délégation d’opérateurs marocains exportateurs de la filière oléicole était en mission de prospection à New York, en fin de semaine dernière, a-t-on appris auprès de sources ayant pris part à cette visite.
La délégation marocaine prenant part à cette mission est composée des représentants de l’interprofession, ainsi que des acteurs privés du secteur oléicole, qui ont présenté la qualité et l’authenticité de l’huile d’olive marocaine.
Conduite par l’établissement autonome de contrôle et de coordination des exportations (EACCE), cette délégation compte également de hauts responsables du ministère de l’agriculture.
Une série de rencontres B to B était au programme, entre les opérateurs marocains spécialisés dans l’huile d’olive et les principaux clients et donneurs d’ordre américains, à New York.
Un B to B rendu possible grâce au partenariat entre les représentants privés de la filière et le ministère de tutelle pour promouvoir les exportations vers les Etats unis. Un débouché important pour le Maroc, puisque ce marché reste un client non négligeable en termes d’importations d’olives de table.
A noter que depuis le 1er août 2018, Washington sanctionne les exportateurs espagnols en imposant des droits antidumping et antisubventions s’échelonnant de 7 % à 27 %.
Depuis vendredi 18 octobre, certains produits alimentaires espagnols, dont notamment l’huile d’olive sont taxés à 25%. C’est l’une des dernières décisions de l’administration Trump concernant les importations étrangères.
Ces droits de douane vont-ils redéfinir le commerce mondial des olives de table ? Depuis la dernière décision de l’administration Trump concernant les importations d’huile d’olive espagnols –déjà en vigueur depuis quelques mois- les producteurs ibériques se tournent vers l’est pour vendre leur récolte.
C’est que, avant cette décision, l’Espagne exportait au marché américain plus des trois quarts des importations américaines d’olives noires. Mais ces exportations ont été divisées par deux depuis l’imposition des droits de douane
Pendant ce temps, la filière marocaine –avec d’autres pays comme le Portugal et l’Egypte- cherchent à renforcer leur part de marché pour combler le vide laissé par l’Espagne, sur le marché américain.
Jusqu’à présent, le Maroc a d’ailleurs été l’un des pays gagnants, avec des exportations en croissance de 460 pour cent. Le Portugal et l’Égypte ont également connu des augmentations de 189 pour cent et 149 pour cent, respectivement, au cours de la même période.
Selon une source professionnelle, les revenus attendus des exportations marocaines vers le marché de l’Oncle Sam devraient encore augmenter.
En chiffres, le Maroc exporte déjà entre 15% et 30% de sa récolte aux Etats-Unis. Les exportations d’huile d’olive ont augmenté de 55% en volume et de 27% en valeur en 2018.
L’objectif en 2020 est d’atteindre une production de 2,5 millions de tonnes, ce qui renforcera la position du Maroc en tant que l’un des principaux producteurs mondiaux d’olives.
Cela étant, les producteurs marocains n’arriveront pas facilement à percer le marché américain, trop dense et disparate. C’est pourquoi, le ministère de tutelle, a lancé, en avril 2019, un appel d’offres pour réaliser une étude sur le marché américain de l’huile d’olive, afin de promouvoir les exportations marocaines de l’huile conditionnée.
Cette étude, qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du contrat-programme de l’agroalimentaire 2017-2021, se propose justement d’accompagner les producteurs marocains dans leurs efforts de commercialisation de l’huile d’olive marocaine sur le marché américain, à travers l’analyse du marché américain, l’identification de partenaires potentiels et l’augmentation des parts de marché.
Notons enfin que le Maroc est 6ème exportateur mondial d’huile d’olive, avec 22.500 tonnes d’huiles brutes et raffinées exportées en 2018, selon les chiffres de l’Office des changes. Ces ventes ont généré des recettes de plus de 320 MDH. Elles sont en accroissement de 55% en volume et de 27% en valeur.
Devant le Maroc, on retrouve l’Espagne (320.000 T), l’Italie (185.000 T), la Tunisie (130.000 T), le Portugal (50.000 T) et la Turquie (45.000 tonnes), d’après le Conseil oléicole international. La part de marché du Maroc étant d’environ 2,6% (les exportations mondiales sont de l’ordre de 850.000 tonnes).