Comme chaque vendredi depuis février 2019, des milliers d’Algériens ont manifesté aujourd’hui pour réclamer une nouvelle Constitution et le départ de tous les dirigeants du régime en place.
Les manifestants ont afflué en nombre dans le centre d’Alger, ce 31 mai 2019, malgré de nombreuses arrestations par la police, en scandant leur refus du dialogue proposé par le chef de l’état-major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah. Plus tôt cette semaine, Salah a réclamé des « concessions mutuelles » dans le cadre d’un « dialogue » dont il n’a pas défini les formes. Il n’a plus évoqué la date de juillet 2019 mais a continué de réclamer une présidentielle « dans les plus brefs délais ». Dans ce contexte, le Conseil constitutionnel doit se prononcer avant le 5 juin sur la validité des deux seuls dossiers de candidatures déposés pour la présidentielle.
Le régime algérien face aux exigences du peuple
Le scrutin présidentiel n’a pour seul objectif que le maintien du « système » au pouvoir, estime le mouvement de contestation inédit qui réclame au préalable le départ de tous les dirigeants actuels ayant participé au régime de Bouteflika, dont le général Gaïd Salah, chef de l’armée depuis 2004. « Ni dialogue ni élections, mais une Assemblée constituante », pouvait-on lire sur une pancarte brandie par des manifestants. Les arrestations menées, comme la semaine précédente, n’ont guère découragé les manifestants déterminés, plus que jamais, à défendre leurs revendications pour un vrai changement de régime dans le pays.