Google coupe les ponts avec Huawei

AFP

Le géant américain Google, dont le système Android équipe l’immense majorité des smartphones dans le monde, a annoncé qu’il coupait les ponts avec Huawei, une décision lourde de conséquences pour le groupe chinois qui risque de ne plus pouvoir offrir Gmail ou Google Maps à ses clients.

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Cette annonce surprise, dans la nuit de dimanche à lundi, fait suite à la décision spectaculaire mercredi du président américain, Donald Trump, en plein bras de fer commercial avec la Chine, d’interdire aux groupes américains de télécoms de commercer avec des sociétés étrangères jugées « à risque » pour la sécurité nationale.

Une mesure qui cible notamment Huawei, deuxième fabricant mondial de smartphones, présent dans 170 pays et soupçonné d’espionnage au profit de Pékin, qui aurait largement contribué à son irrésistible expansion internationale.

Le groupe figure nommément sur une liste d’entreprises établie par le ministère américain du Commerce avec lesquelles les sociétés américaines ne pourront faire affaire qu’après un feu vert des autorités.

« Nous nous plions à ce décret et examinons ses implications », a indiqué Google dans un courriel à l’AFP.

« Pour les utilisateurs de nos services, Google Play (le magasin d’applications d’Android, ndlr) et le système de sécurité Google Play Protect continueront de fonctionner sur les appareils Huawei existants », a-t-il tempéré.

Le décret présidentiel interdisant le partage de technologies, Google va toutefois devoir cesser de collaborer avec Huawei pour les futurs appareils.

Il ne pourra plus offrir aux utilisateurs de Huawei que la version libre de droits (en « open source ») de son logiciel Android a expliqué à l’AFP une source proche du dossier. Ce qui signifie qu’ils ne pourront plus accéder aux applications et services propriétés de Google tels que la messagerie Gmail ou le service de géolocalisation Google Maps.

Certes, ces dernières devraient rester actives au moins dans un premier temps, a indiqué à l’AFP une deuxième source proche du dossier, mais, tant que le décret sera en place, Huawei sera obligé de procéder en interne aux mises à jour depuis Android Open Source Projet – la version libre de droits – et ses clients devront faire de même.

Il n’est donc pas certain que le groupe chinois puisse, à l’avenir, continuer à proposer Android et toutes les applications en découlant, à l’instar de la très populaire plateforme de vidéos YouTube.

(Avec AFP)

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