L’inquiétude grandit chez les éleveurs d’ovins et de caprins à Ich, dans la région de Figuig. Depuis quelques jours, plusieurs cas de bêtes mortes ont été constatés par les éleveurs de cette zone frontalière entre le Maroc et l’Algérie.
C’est ce qu’affirment des sources concordantes. «La perte est rude. Nous demandons une indemnisation pour les bêtes perdues dernièrement. Chaque bête perdue constitue un manque à gagner pour les éleveurs», soulignent des éleveurs à Ich, dont le cheptel ovin est estimé à 1.000 têtes.
Selon nos sources à Ich, une maladie étrange frappe les élevages dans cette région où les éleveurs restent impuissants devant les ravages causés par cette maladie et affectant leurs bêtes. Bilan: plus d’une cinquantaine de bêtes mortes en quelques jours, affirment des éleveurs, qui appellent les services vétérinaires relevant de Bouarfa à prendre les mesures préventives contre la maladie. «Nous vivons dans l’angoisse», souligne Driss Allal, le fils d’un éleveur à Ich. Dans tous les élevages, dit-il, le constat est le même: les bêtes meurent d’un virus étrange, peu après leur naissance. Quelques heures après, les brebis semblent également affaiblies.
Selon cette même source, le 27 décembre dernier, des éleveurs ont été confrontés à un mystérieux virus qui tue particulièrement les agneaux, quelques heures après leur naissance. Les ravages de la maladie sont aussi visibles chez les brebis, quelques heures après l’agnelage, selon des témoignages concordants à Ich. Jeudi 10 janvier trois nouvelles victimes ovines ont été constatées dans cette zone frontière avec l’Algérie, affirme un éleveur au Reporter.
Devant ce désastre, les éleveurs ont décidé de prendre contact avec les vétérinaires de la région, le 31 décembre 2018. Ils ont remis, il y a deux semaines, des bêtes mortes aux services vétérinaires qui ont procédé à des analyses. Pour le moment, la cause de tous ces cas de mortalité ovine n’est pas connue. Les résultats des analyses effectuées sur des échantillons de bêtes ayant péri ne sont pas encore annoncés, indiquent des éleveurs de la région Ich. Une région où le nomadisme est largement pratiqué.
Pour l’heure, il n’y a ni médicament, ni vaccin efficaces contre cette maladie étrange. «Le médicament qui nous a été donné par les services sanitaires de Bouarfa ne semble pas donner de résultats», souligne un éleveur de cette région où l’élevage ovin se pratique comme moyen de subsistance.
D’ores et déjà, on s’interroge: comment va se passer le prochain agnelage? Les brebis resteront-elles toujours malades? Les autres bêtes sont-elles hors d’atteinte de la maladie? D’où cette maladie peut-elle venir? Serait-ce la même maladie qui frappe actuellement le cheptel en Algérie où plusieurs cas de peste des petits ruminants ont été confirmés par les résultats d’analyses des laboratoires? Des ovins algériens ont-ils traversé la frontière? Bref, autant de questions qui sont soulevées ces derniers jours par les éleveurs de la zone Ich. Et pas seulement. En effet, la maladie fait également peur aux éleveurs d’Al Magssem, d’Al Maader et d’Al Amour, dont le cheptel serait également menacé par le virus inconnu, selon des témoignages concordants dans la région orientale.
Du côté de l’ONSSA, malgré l’inquiétude des éleveurs, des sources officieuses soutiennent que l’élevage dans la région frontière avec l’Algérie n’a pas été frappé par l’épidémie. Toutefois, indiquent les mêmes sources, il est prévu de lancer, cette semaine, une campagne de vaccination du cheptel, visant la protection et la lutte contre les épidémies animales, notamment les zones frontières avec l’Algérie, dont la zone d’Ich, localité située à seulement 15 km de Sfissifa et de Aïn Sefraa, deux régions algériennes touchées par l’épidémie de la peste des petits ruminants.