Un bilan positif pour le SIDATTES 2018. En effet, le Salon, qui a clos ses portes dimanche 28 octobre, a connu une affluence plus importante que prévu. Cette année, ce sont quelque 80.000 visiteurs qui ont déambulé dans les allées du Salon, pour y découvrir les différentes variétés des dattes exposées, selon les organisateurs.
Vendredi 26 octobre, c’est une grande effervescence au Salon international des dattes (SIDATTES), organisé à Erfoud, du 25 au 28 novembre. Les premières dattes de la saison, qui ont déjà fait leur apparition sur les étals du marché «Arrahba» d’Erfoud, attirent des foules de visiteurs: «Khalt», «Khalt Ezzahraa», «Bouzekri», «Majhoul», «Bouslikhen», «Boufagouss», ou encore «Jehel»… Ces variétés de dattes et autres, qui sont les plus produites dans les palmeraies de l’Oasis Ziz, étaient à l’honneur de ce Salon. Il y en avait pour tous les goûts. Ce qui a permis aux exposants de mieux écouler leurs dattes.
«Nos dattes sont produites dans la région de Draâ-Tafilalet. Elles sont de très bonne qualité et sont essentiellement destinées au marché local», fait savoir Mohamed, Directeur d’une coopérative, pour qui des efforts restent encore à déployer pour pénétrer le marché international. «Parmi les 450 variétés existantes, seules 48 sont mises sur le marché national», tient-il à préciser.
Pour notre interlocuteur, la reine des dattes est sans aucun doute le «Mejhoul», une variété qui, dit-il, ne cesse de gagner en superficie cultivée. «Les agriculteurs avaient, à un certain temps, plébiscité cette variété. Aujourd’hui, elle est très demandée sur le marché. Elle fait le bonheur d’un marché en continuelle expansion», précise ce directeur de coopérative.
«Ici, les dattes sont les principales sources de revenu. Il n’y a rien d’autre. Que les dattes!», souligne Mohamed. «Avant de nous regrouper dans des coopératives, nous travaillions de manière traditionnelle et nous essayions de nous en sortir individuellement, pour commercialiser nos dattes», ajoute Mohamed. «Notre produit était généralement acheté par des intermédiaires à un prix très bas». Mais, poursuit cet agriculteur, depuis que les coopératives se sont rassemblées dans des unités de conditionnement et de stockage, «les prix de nos dattes ne sont plus très bas». «Nous pouvons aujourd’hui vendre notre production sans compter sur les intermédiaires», affirme cet agriculteur de la région de Draâ-Tafilalet où une multitude de variétés de dattes est cultivée.
Dans cette Oasis du Tafilalet, qui a donné son nom à l’ensemble de la vallée et de la province d’Er-Rachidia, la saison touche à sa fin. Généralement, ce sont les membres de la famille qui récoltent les dattes arrivées à maturation, tôt le matin, pour échapper aux grandes chaleurs de la journée. D’habitude, la cueillette de ces dattes délicieuses commence vers le début du mois d’août et s’étale jusqu’à la mi-novembre. Cependant, cette année, la maturation des dattes a connu un retard et a été altérée par les pluies qu’a connues la région durant les mois de septembre et d’octobre, a expliqué cet agriculteur. «Après trois mois d’une récolte pénible, on peut enfin vendre nos dattes», souligne le directeur de coopérative.
Après le ramassage, les dattes sont transportées vers un entrepôt où un groupe de femmes élimine celles qui sont détériorées. «Les dattes sont ensuite triées une seconde fois dans une usine d’emballage où elles sont calibrées, lavées et congelées pendant 24 heures, pour éliminer toute présence d’insectes. Elles doivent être suffisamment humides, pour rester fraîches jusqu’au jour de la vente», explique un exposant à des visiteurs venus nombreux au Salon. Les organisateurs indiquent d’ailleurs que pas moins de 80.000 visiteurs ont déambulé dans les allées du salon.
Placé cette année sous le thème «La logistique et le développement de la filière», la manifestation s’est également intéressée au créneau des dérivés de la datte. «Ce créneau renferme des opportunités pour la création de nombreuses petites et moyennes entreprises pouvant employer plusieurs personnes», précise un autre exposant.
Notons que le Salon, qui s’étendait sur un espace de 40.000 m2 sur la Place Belhassen, a connu la participation de 225 exposants représentant des associations et des coopératives locales et régionales, œuvrant dans les domaines liés à la phœniciculture. Un secteur appelé à être un vrai vecteur de développement économique local, comme cela a été souligné dans le Plan Maroc Vert.