Le verdict est enfin tombé ce matin à Moscou. L’United 2026 a enfin réussi à décrocher l’organisation de la Coupe du monde de football 2026 face à un dossier marocain assez solide, assez bien construit mais il faut dire, pour encore paraphraser un adage bien de chez nous «l’union bat le Lion»… Le lion est tombé avec 65 voix contre 134.
Rien de bien étonnant puisque, depuis que le dossier marocain a été approuvé par la Task force, dont la note le disqualifiait d’emblée, un bon nombre de fédérations de pays «frères» et «amis» se sont lancées dans une réelle guerre contre cette candidature marocaine.
Si l’on admet qu’une telle hostilité soit manifestée de la part de l’Afrique du Sud, de la Namibie ou encore du Libéria, pourtant pays africains qui se devait d’être pour cette candidature menée dès le départ sous l’étendard continental, il reste très peu admissible que la fédération saoudienne se montre contre et fasse même campagne pour la candidature adverse, au-delà du monde arabe! En effet, soutenue par des fédérations de la péninsule arabique, l’Arabie saoudite a œuvré à sensibiliser des fédérations asiatiques!
Voltaire aurait ainsi eu raison de dire «Mon Dieu préservez-moi de mes amis car mes ennemis je m’en charge»! On voit ainsi quel poids a le lobbying dans le football aujourd’hui… Il a fallu que Trump, menace sur twitter pour que le football tourne le dos au football… Si le dossier marocain l’avait par hasard emporté, Le Sieur Trump aurait probablement recouru à son droit de Veto!
On voit aussi à quel point aujourd’hui, le football est avide d’argent… En Amérique, ça sera un bénéfice net de 14,3 milliards de dollars, au Maroc ça ne sera que de 7 milliards… «Business is business», la FIFA a penché du côté du plus offrant…
Dans son mot de la fin, juste après l’annonce du résultat, Fouzi Lakjâa a remercié la FIFA et son président, pour la «transparence», dont ils ont fait preuve lors de tout le processus! Une transparence un peu «trop» douteuse, car dès le départ on savait avec qui est la FIFA et son président qui avait même «douté» de la capacité du dossier Marocain à contrer le dossier de l’United…
Lakjâa a également remercié le président pour son sens du «partage»! Et pour son respect de l’«Alternance»! Bon argument puisque la FIFA estime que l’Afrique a reçu une Coupe du Monde en 2010, soit il y a juste 8 ans, alors que les Etats Unis ne l’ont pas reçu depuis 32 ans, soit depuis 1994. Le système de rotation veut que logiquement ce soit le tour de l’Afrique puisque l’Amérique a été l’hôte de la dernière Coupe du monde il y a quatre ans!
Un mot qui est allé «droit au cœur» du président, comme il l’avait d’ailleurs commenté, signifiant ainsi que le message a bien «été reçu», mais que ce sont là les règles du jeu face auxquelles même le président de la FIFA n’y peut rien…
Le fait de perdre n’est pas fâcheux en lui-même, ce qui est plutôt aberrant c’est cet écart de voix (65 contre 134 soit 33% vs 67%). Un écart qui n’aurait pas pu être aussi flagrant si les «frères» et les «amis» n’avaient pas choisi de s’aligner du mauvais côté. Enfin du «bon» pour leurs intérêts bien sûr… D’autres qui l’ont fait par peur, sont, dans certaines mesures, pardonnables, quoique la FIFA n’a pas cessé de marteler que dans cette affaire il ne faut pas mélanger le football et la politique! «Sauf exception ou cas de force majeure», souligne-t-on à voix basse, puisque les cris de Trump passent avant tout!
Dans cette affaire justement, le Maroc a perdu politiquement et non sportivement. Un match où manquait le «fair-play», un match où tout s’est fait de manière à montrer que c’est du David et Goliath et un match où l’arbitre était, dès le premier coup de sifflet, partial mais cherchait à montrer le contraire…
Le Maroc a perdu une bataille certes, mais n’a pas perdu la guerre… Aujourd’hui, on sait au moins, sur un plan «sportif», qui est qui et qui est avec qui. On sait à qui on a affaire et il va bien falloir un jour, renvoyer l’ascenseur, car la balle, tout comme la terre, est ronde et donc ne cesse de tourner… Il est temps de cesser de rêver et de revenir sur terre, car, maintenant, les choses sérieuses vont commencer. Certes il est légitime de rêver mais il faut prendre garde que les rêves ne se transforment en pires cauchemars!
L’on disait dès le départ que Coupe du Monde ou pas coupe du Monde, le Maroc a entamé une nouvelle phase de sa marche de développement. Il faut donc aller de l’avant et tourner la page de cet épisode qui aura au moins servi a booster l’action et à remettre sur la table de grands projets. En effet, avec ou sans coupe du Monde, le Maroc a encore besoin de plus d’hôpitaux, de plus de routes et d’autoroutes, de plus d’infrastructures portuaires et hôtelières et de plus d’avancées dans différents secteurs… Alors, que cette expérience serve de motif pour plus de mobilisation et davantage de travail et que l’on tienne les promesses qui ont accompagnées le lancement de ce projet et qu’on se mette au travail ne serait-ce que pour réaliser 67% du travail sur les huit ans à venir, soit d’ici 2026… Peut-être que d’ici là, on sera encore tenté par une sixième tentative et qui sait? Il se peut que sa soit la bonne! Entre-temps, que l’on digère vite cette défaite et qu’on se mette au travail, sur un air de fête que promettent les lions de l’Atlas lors de ce mondial de Russie. Une fête à vivre pleinement car elle pourra bien aboutir à une performance qui servira de bon atout plus tard…
Hamid Dades