Après plusieurs reports, le Conseil des ministres, tant attendu, s’est tenu au Palais royal de Casablanca, le 22 janvier. Tant attendu, car il était question de parachever certains grands dossiers, notamment des nominations de hauts fonctionnaires de l’Etat et des agents d’autorité publique.
L’on s’attendait également à ce que le Conseil se penche sur la loi-cadre portant sur la réforme de l’enseignement et l’éducation nationale et sur le remplacement des ministres les limogés suite au «séisme politique» d’octobre dernier…
Juste avant, les ministres ont bien été nommés et ont prêté serment, pour enfin compléter une formation gouvernementale qui n’avait que trop tourné en l’absence de ministres de secteurs vitaux, comme l’enseignement, la santé, l’habitat et la formation professionnelle.
Cependant, l’ordre du jour du Conseil, auquel les nouveaux ministres ont assisté, a porté sur d’autres sujets.
En effet, un communiqué, dont lecture a été donnée par Abdelhak Lamrini, porte-parole du Palais royal, indique que lors de ce Conseil, Sa Majesté le Roi, Amir Al Mouminine, a abordé le sujet de l’exercice, par la femme, de la profession d’Adoul. Le Souverain a rappelé avoir chargé le ministre de la Justice de se pencher sur l’examen de cette question et l’a transmise au Conseil supérieur des oulémas pour émettre un avis à son sujet.
Femmes Adouls, le feu vert du Roi
Après avoir pris connaissance de l’avis du Conseil autorisant la femme à exercer la profession d’Adoul, conformément aux dispositions de la Chariâa relatives au témoignage (Chahada) et ses différents types et aux constantes religieuses du Maroc, en premier lieu les principes du rite malékite; et en considération du haut niveau de formation et de culture scientifique acquis par la femme et de par la qualification, la compétence et la capacité dont elle a fait preuve dans les différentes hautes fonctions qu’elle a assumées, le Souverain a chargé le ministre de la Justice d’ouvrir devant la femme la profession d’Adoul et de prendre les mesures nécessaires pour réaliser cet objectif.
La réorganisation des Forces Auxiliaires approuvée
Par la suite, en consécration de la Haute sollicitude dont le Souverain entoure les membres des Forces Auxiliaires, SM le Roi, Chef suprême et Chef d’Etat-major général des Forces armées Royales, a approuvé un projet de Dahir relatif à la réorganisation des Forces Auxiliaires et à la définition du statut particulier de leurs membres, ainsi que les textes d’application y afférents.
Ce projet, élaboré en exécution des Hautes instructions royales, vise à moderniser et mettre à niveau ces Forces et à promouvoir leur situation et ce, à travers la mise en place d’une nouvelle structuration, le renforcement des services centraux au niveau des deux inspections générales, la mise en place d’un mécanisme de coordination et de suivi entre elles et l’accès de leurs membres à la protection sociale nécessaire.
Dans ce cadre, Sa Majesté le Roi a approuvé trois projets de décrets relatifs, respectivement, à l’organisation des services centraux et déconcentrés de l’administration des Forces Auxiliaires, à la définition des modalités d’application du statut particulier de ses membres et à la réorganisation de l’Ecole de formation des cadres des Forces Auxiliaires.
Un projet de décret de Défense Nationale rejeté
Après la présentation par le ministre délégué chargé de l’Administration de la Défense nationale d’un projet de décret instituant une rémunération pour services rendus par «l’établissement central de gestion et de stockage des matériels», relevant de l’Administration de la Défense nationale, Sa Majesté le Roi, Chef suprême et Chef d’Etat-Major général des Forces Armées Royales, a décidé de ne pas approuver ce projet, le Souverain considérant que la mise en circulation de matériels militaires d’occasion à l’intérieur du territoire national pourrait porter atteinte à l’intégrité et à la sécurité des citoyens et pour éviter les effets négatifs ayant marqué des expériences similaires dans certains pays.
Des nominations aux Affaires étrangères
Conformément aux dispositions de l’article 49 de la Constitution, sur proposition du chef de gouvernement et à l’initiative du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, le Souverain a nommé, à l’Administration centrale du ministère, Fouad Yazough, ambassadeur directeur général des Relations bilatérales, Anas Khalis, ambassadeur directeur du Protocole et Abdelkader El Ansari, ambassadeur directeur des affaires d’Asie et d’Océanie.
Et 10 conventions approuvées
En vue de renforcer l’adhésion du Maroc aux instances régionales et internationales, en respect de ses engagements dans ce domaine, pour raffermir et élargir ses relations bilatérales avec les pays frères et amis, le Conseil des ministres a approuvé dix conventions internationales, dont deux multilatérales.
Ces deux conventions portent sur les normes d’hygiène dans les commerces et les bureaux accrédités par l’Organisation Internationale du Travail et le protocole sur le travail forcé, adopté par ladite Organisation.
Quant aux conventions internationales, elles concernent les domaines de coopération économique, commerciale et douanière, le transport routier international, les services aériens et la sécurité sociale, outre un mémorandum d’entente dans le domaine de l’habitat.