Un Marocain soupçonné d’avoir aidé la cellule jihadiste responsable des attentats qui ont fait 16 morts en août en Espagne a été placé lundi en détention provisoire, a informé la justice.
Selon la décision de l’Audience nationale, juridiction espagnole traitant les affaires de terrorisme, Saïd ben Iazza a fourni ses papiers d’identité à des membres de la cellule. Avec ces papiers, ils ont acheté 340 litres de peroxyde d’hydrogène en deux fois. Il a aussi prêté un véhicule qui a servi à transporter ce produit.
Cette substance sert notamment à fabriquer du TATP, un explosif souvent utilisé par le groupe Etat islamique qui a revendiqué les attentats.
Les enquêteurs ont déterminé qu’il était en relation avec « au moins deux des principaux membres de la cellule terroriste, Younes Abouyaaqoub et Mohamed Hichamy », selon son ordonnance de placement en détention provisoire consultée par l’AFP.
Le ministère de l’Intérieur avait annoncé vendredi son arrestation, précisant qu’il était âgé de 24 ans et résidait en Espagne.
Il est soupçonné de « collaboration avec un groupe terroriste », délit passible de 5 à 10 ans de prison. Sa détention provisoire a été décidée en raison du risque de fuite et de destruction de preuves.
Les données de géolocalisation de son téléphone portable ont également permis de déterminer qu’il s’était rendu au moins trois fois dans la maison d’Alcanar où la cellule préparait ses explosifs, y compris en août « quand la confection de matériel explosif était déjà pratiquement terminée » selon le juge.
Selon lui, les auteurs « pourraient avoir confectionné entre 80 et 120 kilogrammes » de TATP, explosif artisanal surnommé la « mère de Satan » et prisé par l’EI car ses ingrédients sont facilement trouvables dans le commerce.
Le 16 août, environ 24 heures avant les attentats commis à Barcelone et la station balnéaire de Cambrils en Catalogne, la maison d’Alcanar avait été entièrement détruite par une explosion accidentelle, tuant deux de ses membres dont l’imam Abdelbaki Es Satty, soupçonné d’en avoir été le cerveau.
Le lendemain, au volant d’une camionnette, Younes Abouyaaqoub fauchait des dizaines de personnes sur les Ramblas de Barcelone.
D’autres membres de la cellule perpétraient ensuite une attaque à la voiture-bélier dans la station balnéaire de Cambrils.