La réouverture des portes du stade Mohammed V au grand public, à l’occasion du match qui a opposé le Wydad à l’AS FAR (1-1), fut un vrai fiasco organisationnel. Pourtant, ce lundi 3 avril était tant attendu par le public casablancais. Mais aussi, par les équipes du Raja et du Wydad qui ont travaillé dur pour convaincre les autorités d’accélérer les travaux, afin qu’elles puissent jouer leurs prochaines rencontres à domicile.
D’une part, le niveau du jeu des deux équipes était à la hauteur mais, de l’autre, l’organisation a poussé les amateurs du ballon rond, ainsi que les professionnels, à être très en colère. Le public, quant à lui, a beaucoup à apprendre sur les nouvelles règles d’accès au stade.
Budget exorbitant (200 millions de dirhams), aménagements non réalisés, offense à la presse, marché noir… La société en charge de gérer le stade a raté son entrée. Certes, c’est la première expérience de la société organisatrice dans le domaine, mais l’erreur a été fatale. Le côté financier est malheureusement passé avant tout, au point de limiter les droits et le bien-être des supporters lors de leurs accès et pendant leur présence dans le stade.
En plus de la mauvaise gestion de l’événement de la part de la société organisatrice, celle-ci a aussi omis de communiquer les nouvelles informations nécessaires au public, pour le bon déroulement du match (normes et achats de billets, accès, places réservées…). Les spectateurs ont ainsi été surpris par le changement et ont constaté plusieurs défauts une fois sur place. La billetterie, notamment, a posé un vrai problème: de nombreuses personnes n’ont même pas pu accéder au stade, alors qu’ils avaient acheté leur billet. La numérotation des places n’a pas été respectée, les chaises n’étaient pas confortables et les passages d’évacuation étaient bien étroits. Quant aux alentours du stade, les débris et les déchets des travaux inachevés étaient toujours là. A l’extérieur comme à l’intérieur de ce mythique Stade d’Honneur casablancais, le chaos régnait.
En peu de mots, si on suit cette cadence, le complexe Mohammed V risque de refermer ses portes pour une durée indéterminée, pour des raisons autres que le réaménagement. Certes, la société organisatrice n’a pas été à la hauteur, mais elle n’est pas la seule responsable. Le public casablancais doit être prévenu et bien informé et c’est là le rôle des clubs et des médias. C’est aussi aux autorités de faire preuve de plus de vigilance que cette fois-ci (3.000 agents de police et de sécurité pour des milliers de supporters!), afin que l’organisation prenne une meilleure direction.
