Rentrée scolaire 2017-2018 : Les raisons de la colère au sud du Maroc

Tinghir Sud du Maroc

L’annonce de l’adoption, à compter de la rentrée scolaire 2017-2018, de l’horaire continu n’en finit pas de nourrir la polémique. Pour des syndicalistes, la décision d’appliquer cet horaire n’est pas une solution au problème du sureffectif que connaissent plusieurs écoles.

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«La décision d’appliquer l’horaire continu dans des établissements scolaires ayant un manque de salles d’étude n’est pas une solution pour atteindre un seuil acceptable de 40 élèves par salle. Au lieu de construire d’autres classes et des internats pour les élèves ayant une bourse, notamment dans les régions qui en ont besoin, on incite à bourrer les classes jusqu’à 48 élèves voir 50», dénoncent des syndicalistes. Il faut dire qu’à la veille de chaque nouvelle rentrée scolaire, poursuivent ces syndicalistes, cette question des moyens alloués à l’école ressurgit. En particulier ceux qui permettraient de diminuer les effectifs des classes. La baisse du nombre d’élèves par classe et la construction de nouvelles classes est une demande récurrente des associatifs dans plusieurs régions du royaume. Les parents ne sont pas non plus les derniers à en rêver.

Dans la commune d’Ikniouine, à Tinghir, pour ne citer que cette région, des associatifs dénoncent le manque de salles d’étude dans certains établissements situés dans cette petite ville minière, à 160 km d’Ouarzazate (sud du Maroc). Dans une déclaration au «Reporter», ces mêmes associatifs avancent que plus de 200 élèves vont devoir être transférés à 60 km d’Ikniouine et parcourir un long chemin pour aller à Lakhmiss. Et pour cause, un manque d’espace, notamment au lycée qualificatif «Assou Oubasslam» d’Ikniouin.  «Dans cet établissement, les élèves sont répartis dans neuf classes, de 48 élèves chacune. Or, la rentrée scolaire 2017-2018 connaitra l’arrivée de nouveaux élèves, lesquels ne trouveront pas de places dans ce lycée, qui forme pourtant de bons élèves sur le plan national, mais qui est malheureusement surpeuplé. En tant qu’association de parents d’élèves, nous voulons maintenir la scolarisation des élèves dans la région. Mais le risque pour ces 200  élèves de perdre l’année prochaine est réel. Car, en apprenant cette information, leurs  parents ont assuré que si les responsables ne trouvent pas de solutions à ce problème de transfert vers «Lakhmiss», à 60 km d’Ikniouine, ils retireront leurs enfants de l’école», explique Said Chahid, Vice-président de l’association des parents d’élèves.  Pour l’heure, dit-il, ce ne sont que des rumeurs. «Cette information n’est pas officielle. Elle n’est pas confirmée par la délégation provinciale de l’éducation nationale à Tinghir. Mais l’inquiétude aujourd’hui des parents c’est que leurs enfants soient envoyés à Lakhmiss pour poursuivre leur cursus scolaire», souligne Chahid, également Vice-président de la commune d’Ikniouine. Une réunion a eu lieu, lundi 7 août, à Iknouine pour discuter du sujet. Le délégué provincial de l’éducation nationale, dont la présence aurait pourtant été annoncée, n’y a pas participé, selon notre interlocuteur. La rencontre, qui a été houleuse, a connu la présence d’un représentant des autorités locales, des membres de l’association des parents d’élèves à Ikniouine et de 140 parents d’élèves qui ne trouveront pas de place au lycée Assou Oubasslam», précise le vice-président de l’association. Selon celui-ci, cela fait plusieurs années que l’association a tiré la sonnette d’alarme en dénonçant les conditions de scolarisation dans l’établissement en question. «Nous avons envoyé plusieurs lettres (Le Reporter en détient copie) pour interpeller la direction provinciale de l’éducation nationale sur ce problème. Mais sans résultats. A ce jour, on n’a pas encore répondu à nos lettres. Les responsables n’ont rien fait pour régler ce problème de sureffectif que connait ce lycée, ni celui des élèves ayant une bourse pour être hébergés à l’internat de ce même établissement, mais qui n’y trouvent pas de place», regrette Chahid. Contacté par «Le Reporter», le délégué provincial, Khaled Fattah n’a pas souhaité se prononcer sur le sujet qui suscite la colère des populations d’Ikniouine (20.000 habitants). En effet, celles-ci prévoient d’organiser une marche de protestation pour faire entendre leur voix concernant ce problème menaçant la scolarisation de 200 élèves, lesquels viennent de dix douars (Outaaoui, Taoulaoualt, Tagmout, Tighassa, Tizi nimghar, Imin O’uarek, Amjdadar, Alla Bouakou, Ighenssaln et Ikkiss).

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