Affaire PAG Parking : Le Conseil de la ville et la société espagnole croisent le fer

L’affaire de PAG Parking prendrait une tournure judiciaire. Selon des sources proches du management de la société espagnole, celle-ci envisage de porter plainte contre le Conseil de la ville de Casablanca. Ce dernier aurait violé le contrat qui le lie à PAG Parking. Pire, au sein-même du Conseil, l’opposition conteste…

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Le départ de la société espagnole PAG Parking, dont le contrat avec le Conseil de la ville de Casablanca a pris fin le 26 avril dernier, n’en finit pas de faire le sujet de polémique des UNE de journaux. Quelques semaines après le départ des Espagnols, des informations commencent à filtrer: le dossier devrait prendre une tournure judiciaire. A en croire des sources proches du management de PAG Parking, la société espagnole accuse le Conseil de la ville d’avoir violé le contrat qui lie les deux parties. C’est pourquoi, indique-t-on, l’entreprise, gestionnaire déléguéé du stationnement à péage dans la zone de Sidi Belyout (8.000 places), envisage de porter plainte contre le Conseil de la ville de Casablanca. «En signant un contrat avec la société d’économie mixte, Casa Développement pour la gestion des stationnements à péage dans la ville blanche, alors que le contrat le liant à PAG Parking n’est pas encore arrivé à échéance,  le Conseil de la ville a mis fin unilatéralement à ce contrat, avant la date prévue», soulignent les mêmes sources. Pour celles-ci, «les Espagnols s’estiment ainsi victimes de cette violation des termes du contrat et il est tout à fait normal qu’ils déposent une plainte judiciaire contre le Conseil. Car, par un deuxième contrat conclu il y a quelques mois, la Commune a autorisé un concurrent de PAG Parking à gérer les stationnements dans les mêmes zones confiées à l’entreprise espagnole». Nos sources n’excluent pas que les Espagnols demandent au Conseil des indemnités pour avoir enfreint les clauses dudit contrat. Bien qu’elle soit toujours redevable à la mairie de plus de 10 MDH, la société ibérique avait fait, il y a un an, une demande pour continuer d’exploiter près de 9.000 places de stationnement payant à Casablanca (Sidi Belyout et Anfa). Mais cette demande n’a pas été validée par le Conseil de la ville, lequel a confié le dossier de PAG Parking à un avocat pour le recouvrement des sommes dues. Des sommes qui ne seront jamais versées par l’entreprise, selon des sources au Conseil de la ville.

PAG en situation «confortable»

Dans le milieu des élus de l’opposition, on ne décolère pas. «La ville de Casablanca a mis la société espagnole en situation très confortable. Car, elle a enfreint la loi. Certes, le service rendu par la société espagnole n’a satisfait ni les élus, ni les Casablancais, lesquels n’ont d’ailleurs pas cessé de dénoncer les abus de la société. Mais, il fallait être très vigilant en procédant à la signature d’un nouveau contrat avec Casa Développement», tient à souligner Houcine Nasr-allah, un élu du Parti de l’Istiqlal. Celui-ci ira même jusqu’à souligner que le contrat conclu avec cette SDL (société de développement local) ne serait pas légal. «La ville a confié ce secteur à Casa Développement sans qu’il y ait un marché public et sans même qu’il y ait un arrêté du ministère de l’Intérieur», précise Nasr-allah. Il pointe du doigt bon nombre de conventions conclues entre la Commune urbaine et certaines sociétés de développement local. «Plusieurs conventions conclues entre la Commune urbaine et les SDL sont illégales», dira cet élu de l’opposition. A ce propos, notre interlocuteur confie au Reporter qu’«une procédure judiciaire vient d’être lancée pour l’annulation de certains contrats conclus avec les SDL en question». Notons que, depuis leur création, les sociétés de développement local n’en finissent pas de susciter la polémique. Alors que ces nouvelles entités ont entamé leur mission depuis plus de deux ans et se sont même vu confier la gestion de bon nombre de dossiers brûlants, certains élus s’élèvent pour pointer du doigt l’«illégalité» de certaines conventions conclues entre le Conseil de la ville et ces SDL. C’est le cas, en l’occurrence, du contrat conclu avec la société Casa aménagement pour la gestion des stationnements à péage à Casablanca. «Ce contrat fera l’objet d’une plainte judiciaire, dans les prochains jours. Les premières procédures judiciaires ont déjà été entamées pour l’annulation de cette convention», selon l’élu Houcine Nasr-allah.     

Au Bureau communal du Conseil de la ville, présidé par le PJDiste Abdelaziz El Omari, on tente de rassurer les détracteurs de ces SDL: «Toutes les conventions conclues avec ces sociétés de développement local sont légales. D’ailleurs, le Conseil d’administration de ces sociétés est présidé par le wali de la région de Casablanca-Settat et aucune décision n’est prise par ces sociétés sans l’approbation du wali».

Pour le PJDiste Noureddine Karbal, président de l’Arrondissement de Roches Noires, «ces SDL sont une solution à la résolution de plusieurs dossiers restés, pendant longtemps, abandonnés dans les tiroirs du Conseil, à savoir notamment les projets de rénovation ou de réhabilitation des infrastructures». Et de conclure: «Dans le cadre de ces conventions, conclues entre ces SDL et la Commune urbaine, il est prévu un suivi régulier de la réalisation de l’ensemble des projets confiés à ces SDL».

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