La ville d’Agadir a été au rendez-vous, mercredi soir, avec son festival « Timitar, signes et cultures » avec des spectacles d’ouverture qui reflètent la diversité et la richesse qui marquent la programmation proposée pour cette 14ème édition.
Fidèle à sa devise: les musiques amazighes accueillent les musiques du monde, ce rendez-vous artistique, initié sous le haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, propose cette année 40 spectacles sur trois scènes animées par plus de 400 artistes. A la place Al Amal, au cœur de la ville, une foule des grands jours a convergé pour suivre un plateau très riche, entre musiques traditionnelles et musiques actuelles, du Maroc, du continent africain et du monde.
Dans le registre de la musique et de la danse authentique amazighe, le public a suivi la troupe « Ahwach Mesguina », issue du village de Ifrkhss, ainsi que Raïs Hassan Arsmouk, un poète et musicien, qui contribue à la modernité de la chanson amazighe en y apportant de la nouveauté dans la rythmique et les textes.
Parmi les temps forts de la soirée figurent les prestations de Mashrou’ Leila, un groupe rock arabe alternatif formé au Liban, en 2008, de la chanteuse malienne Oumou Sangaré dont la musique aborde toutes les problématiques qui traversent la société africaine, et du duo Do Moon de l’Île de la Réunion avec une musique ethnique et électronique très inspirée de la musique africaine.
Au théâtre de verdure, la soirée a été rythmée de sonorités de « Génération Taragalte », un groupe composé de cinq musiciens autodidactes issus de familles nomades marocaines, inspirés par les grands du blues touareg comme Tinariwen ou Terakaft, ainsi que de la musique du collectif féminin les « Amazones d’Afrique » constitué de chanteuses d’Afrique de l’Ouest, unies dans la lutte contre les violences faites aux femmes.
La chanteuse du Cap-Vert Elida Almeida a été également au programme avec ses musiques reprenant les traditions de l’archipel sahélien, imprégnées d’accents pop, mais aussi de l’esprit des îles d’outre-Atlantique.
Pour les organisateurs de Timitar, qui tablent sur la présence de près d’un million de spectateurs sur les quatre jours, le festival œuvre activement pour la promotion de la diversité culturelle nationale notamment les cultures régionales du Souss Massa, tout en véhiculant les valeurs de paix, de tolérance et d’échanges.
Selon son directeur artistique, Brahim El Mazned, Timitar « prend le pari, une fois de plus, de montrer que les ponts construits par les hommes sont d’abord entendus par les âmes et les émotions ». Au delà de la musique, le programme de cette année comporte la projection du film amazigh « Addour », réalisé par Ahmed Baidu, ainsi qu’un atelier de formation sur le thème de la production cinématographique et audiovisuelle amazighe. Il portera notamment sur l’accompagnement des producteurs de la région Souss-Massa sur les critères d’éligibilité aux cahiers de charges de la production audiovisuelle et les modalités d’accès au Fonds d’aide à la production cinématographique et audiovisuelle nationale.
Des professionnels du cinéma, de l’audiovisuel, du théâtre, et de la musique ainsi que des décideurs politiques sont conviés pour parler de la création artistique amazighe et des moyens de lui assurer un meilleur accompagnement.
Dans le cadre du soutien à la musique amazighe, le festival Timitar assure cette année la production du nouvel album de l’artiste Ali Chouhad, qui chante en solo ou au sein du groupe Archach. L’album est intitulé « Igudar N’Souss » (Les greniers de Souss). AY—BR