Dans un message adressé aux Algériens, le 18 février 2019, le président Abdelaziz Bouteflika a affirmé que «la sécurité de l’Algérie ne suppose pas uniquement la force armée, mais également la maturité, l’unité, l’action et le consensus national». Dans ce message, Bouteflika a annoncé sa candidature à sa propre succession pour l’élection présidentielle du 18 avril 2019. Depuis, plusieurs mouvements de protestation se déroulent dans de nombreuses villes et localités du pays.
Les participants dénoncent un éventuel 5ème mandat de Bouteflika. Agé de 81 ans, ce dernier est à la tête de l’Algérie depuis 1999 et compte bien le rester, malgré le fait d’être affaibli sur le plan de la santé, à cause d’un AVC en 2013. Commentant le nombre croissant des manifestations populaires dans plusieurs villes algériennes, qui dénoncent la candidature de Bouteflika à un 5ème mandat présidentiel, le général Boualem Madi, directeur de la communication au ministère algérien de la Défense nationale (MDN), a appelé les Algériens à «être plus vigilants que jamais».
Bien qu’il dispose des moyens de répression, pour intimider la population et étouffer les mouvements de protestations hostiles à un nouveau mandat de Bouteflika, le régime algérien, dirigé par les militaires, aura bien du mal à faire taire la voix des Algériens établis à l’étranger. En effet, la mobilisation contre un 5ème mandat commence à prendre en Europe. Le 18 février 2019, les Algériens de France ont organisé un rassemblement à Paris. Munis de drapeaux algériens et berbères et de nombreuses pancartes, les manifestants ont scandé des slogans hostiles au pouvoir algérien. «Bouteflika dégage, Ouyahia dégage, Sellal dégage, Saïd dégage, Toufik dégage…», ont-ils crié.