Les résultats définitifs de l’exécution du Budget de l’exercice 2023 ont globalement révélé un bilan positif et ce, malgré le contexte complexe et exceptionnel ayant marqué la mise en œuvre de la loi de finances (LF), tant sur le plan international que national, a affirmé, mardi 24 juin 2025 à Rabat, le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa.
Lors d’une présentation devant la Commission du contrôle des finances publiques et de la gouvernance à la Chambre des représentants, relative au projet de loi de règlement n°07.25 relatif à l’exécution de la LF-2023, M. Lekjaa a indiqué que l’économie mondiale, bien qu’elle ait montré des signes de résilience avec un repli de l’inflation à 6,6% contre 8,6% en 2022, a enregistré un ralentissement avec un taux de croissance de 3,3% en 2023.
Ce ralentissement est dû à la persistance des crises mondiales, leur enchevêtrement, et l’escalade des tensions géopolitiques, avec pour conséquence un impact direct sur la croissance économique mondiale et les prix des matières premières, notamment celles énergétiques et alimentaires, a expliqué le ministre.
Au niveau national, il a souligné que l’économie a démontré une capacité renouvelée à s’adapter aux répercussions de cette conjoncture internationale complexe, tout en faisant face à la sécheresse, au stress hydrique et aux effets du séisme d’Al Haouz.
M. Lekjaa a noté que pour faire face aux répercussions de cette situation difficile sur les finances publiques, le gouvernement, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a mis en œuvre une série de mesures proactives afin de préserver le pouvoir d’achat des citoyens et d’accompagner les familles touchées par le séisme, à travers l’octroi d’aides d’urgence et la reconstruction et la réhabilitation des zones sinistrées.
Ces mesures, a-t-il poursuivi, se sont accompagnées de la poursuite des réformes structurelles et sectorielles ainsi que de la mise en œuvre de chantiers d’envergure traduisant les orientations générales de la LF-2023, à savoir la consolidation des fondements de l’Etat social, le soutien à l’investissement, la consécration de la justice spatiale et la récupération des marges budgétaires afin de garantir la pérennité des réformes.
Par ailleurs, M. Lekjaa a fait état d’une nette amélioration du taux de croissance, qui s’est établi à 3,4% contre 1,5% en 2022, portée par une hausse de 3,5% de la valeur ajoutée des activités non agricoles et une reprise modeste de la valeur ajoutée agricole de 1,4 %. Il a également mis en avant le recul du déficit commercial, grâce à la bonne performance des exportations et à la baisse de la facture énergétique, relevant que ce redressement a été renforcé par la forte reprise des recettes touristiques et la dynamique continue des transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE), ce qui a permis une augmentation des réserves de devises de 6,4% à près de 359 MMDH, soit l’équivalent de 5 mois et 15 jours d’importations de biens et services.
Sur le plan des finances publiques, le ministre a souligné que l’amélioration de la collecte des recettes et le suivi rigoureux de l’exécution des dépenses ont permis de limiter le déficit budgétaire à 4,4%, contre 4,5% prévu dans la loi de finances et 5,4% enregistré en 2022, ce qui a contribué à la réduction du ratio d’endettement au produit intérieur brut (PIB) de deux points à 69,5%.
Grâce à ces résultats positifs, le Royaume a pu maintenir sa note de crédit attribuée par l’agence de notation internationale Standard & Poor’s qui a confirmé une perspective « stable » pour la note de la dette souveraine, s’est félicité M. Lekjaa, ajoutant que le Maroc est parvenu en 2023 à sortir de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI) et de celle de l’Union européenne.
Concernant le Budget Général, le ministre a précisé que les dépenses engagées ont atteint 532,9 MMDH en 2023 et les ressources prévues, y compris les emprunts, se sont établies à 423,8 MMDH.
Les recettes collectées ont, quant à elles, atteint 485,2 MMDH, soit un taux de réalisation de 114,5%, les recettes ordinaires représentant environ 69,72% du montant total.
M. Lekjaa a fait savoir que l’exécution du Budget 2023 dégage une augmentation des dépenses sur les recettes, fixée à 13,94 MMDH dans le projet de loi de règlement.