L’espace atlantique ne représente pas uniquement une zone géographique, mais aussi un espace géostratégique important dans la politique étrangère du Maroc, structuré par les Initiatives Royales, a affirmé, mardi 3 juin 2025 à Rabat, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’Étranger, Nasser Bourita.
La vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI est de structurer cet espace au lieu de l’abandonner, avec toutes ses potentialités et ses défis, dans le chaos, a indiqué le ministre lors de séance des questions orales à la Chambre des conseillers.
Il a, à cet égard, mis en avant les trois Initiatives Royales, en l’occurrence le Processus de Rabat des États africains de l’Atlantique (PEAA), le Gazoduc Africain Atlantique (AAGP) ainsi que l’initiative visant à offrir aux pays du Sahel un accès à l’océan Atlantique.
« L’objectif de ces initiatives structurantes consiste à faire de l’Afrique un continent conscient de ses opportunités et de ses défis et de le doter d’une vision claire lors de ses dialogues avec les Européens ou les Américains, ce qui a été réalisé, sous les Hautes Instructions de SM le Roi, au cours des dernières années », a souligné le ministre.
En outre, M. Bourita a rappelé que dans Son discours de la Marche Verte de 2023, le Souverain avait mis l’accent sur la dimension atlantique de la politique étrangère du Royaume pour plusieurs raisons, notamment le fait que le Maroc dispose de 2.934 kilomètres de littoral atlantique, ce qui en fait le plus grand pays du continent en termes de façade atlantique.
Et d’ajouter qu’après la récupération du Sahara marocain, cette dimension atlantique a pris plus d’importance, étant donné que des villes telles que Laâyoune et Dakhla représentent la porte d’entrée du Maroc vers l’Afrique et constituent l’axe principal de la politique atlantique du Royaume.
Le ministre a également relevé les défis stratégiques posés par l’espace africain atlantique sur le plan économique, notant qu’environ 50 % du Produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique est concentré sur sa façade atlantique, alors que près 46 % de la population africaine vit sur la côte atlantique et que 60 % du commerce africain passe par les ports atlantiques.
En outre, 23 États africains, soit 45 % des pays du continent, bordent l’océan Atlantique, et 50% de la production pétrolière africaine a lieu dans l’océan atlantique, ce qui fait de l’espace atlantique, selon M. Bourita, une zone d’une importance particulière face à des défis majeurs comme la pollution, la pression urbaine et la piraterie, dont presque la totalité des opérations se produisent dans l’océan Atlantique, du côté africain.