Alors que l’Union européenne a annoncé, mardi 20 mai, qu’elle réévaluait son accord de commerce et de coopération avec Israël, en réaction à l’offensive militaire élargie d’Israël dans l’enclave, des «massacres horribles» continuent d’être commis par l’armée d’occupation israélienne à Gaza.
Des scènes d’apocalypse dans la bande de Gaza. Au moins 50 Palestiniens, en majorité des enfants et des femmes, ont été tués après une frappe aérienne israélienne perpétrée jeudi soir (22 mai 2025) dans la zone de Jabalia al-Balad, dans le nord de Gaza, a annoncé vendredi 23 mai la défense civile de Gaza.
Plus tôt dans la nuit de jeudi à vendredi, la même source déclarait que des dizaines de personnes ont été tuées ou piégées sous les décombres suite à la frappe israélienne de jeudi soir sur la maison de la famille Dardouna.
Plusieurs autres sont toujours portées disparues dans ce massacre commis par des avions de guerre israéliens après avoir bombardé une maison dans la zone de Jabalia al-Balad, selon la même source.
Les équipes de la défense civile ont décrit la scène comme un «horrible massacre», indiquant qu’elles avaient retrouvé les corps de dix victimes et sauvé six autres personnes des décombres. Cependant, des dizaines seraient encore piégés sous les débris du bâtiment de quatre étages.
Toujours à Jabalia al-Balad, dans une zone peuplée par des déplacés, un autre massacre atroce avait été commis par l’armée israélienne, mercredi 21 mai, causant la mort de plus de 14 Palestiniens et des dizaines autres blessés, selon des sources médicales.
Une campagne systématique contre les hôpitaux
Alors que l’hôpital spécialisé du Koweït à Khan Younis a annoncé samedi 17 mai la suspension des interventions chirurgicales jusqu’à nouvel ordre, en raison des importants dégâts subis suite aux bombardements israéliens autour de l’hôpital, l’armée israélienne a également ciblé l’hôpital indonésien dans la ville de Beit Lahia.
Des sources médicales ont confirmé que l’occupation intensifiait sa campagne systématique visant à attaquer les hôpitaux et à les mettre hors service. Elles ont rapporté que l’armée israélienne encerclait dimanche 18 mai l’hôpital indonésien, au nord de la bande de Gaza, et tirait des balles réelles sur toute personne se déplaçant autour ou dans les cours de l’hôpital.
Les mêmes sources ont indiqué que des drones militaires israéliens ont ciblé avec tir de balles réelles le service de soins intensifs, blessant deux patients alors qu’ils tentaient de sortir de l’hôpital.
Un climat de panique et de confusion régnait parmi les malades, les blessés et le personnel médical, ce qui entrave la fourniture des soins médicaux d’urgence, ont-elles souligné.
L’administration a lancé un appel urgent à toutes les institutions internationales et parties concernées pour intervenir rapidement afin d’assurer la protection des équipes médicales, des patients et des blessés à l’intérieur de l’hôpital.
Selon ces mêmes sources médicales, la situation est également difficile à l’hôpital Al-Awda, à Tel Al-Zaatar, à l’est du camp de Jabalia, dans le nord de Gaza, où les conditions ne diffèrent guère de celles de l’hôpital indonésien.
Ce jeudi 22 mai, l’hôpital Al-Awda était assiégé, bombardé et incendié. Plus de 160 patients et personnels médicaux étaient en danger à l’intérieur de l’hôpital. Un incendie s’est déclaré à l’intérieur de l’entrepôt de médicaments de l’hôpital, à la suite du bombardement délibéré du lieu où les médicaments étaient stockés, selon des sources médicales.
Rester en vie à Gaza, une mission presque impossible
Depuis que l’armée israélienne a annoncé dimanche 18 mai une nouvelle attaque terrestre à Gaza, les gens ne savent plus où aller. Ils sont sans cesse sous les bombes de l’armée israélienne. La défense civile de Gaza a fait état de plusieurs centaines de morts, pour la plupart des enfants et des femmes, dans les frappes israéliennes dans l’enclave.
De vastes opérations sont lancées depuis dimanche dernier dans le nord et le sud de la bande de Gaza. A Khan Younes, Jabalia, Bait Hanoune, Bayt Lahia, ou encore dans le quartier Choujaïya, les civils palestiniens subissent un déferlement de bombardements israéliens. Tandis que des survivants paniqués courent en hurlant vers des destinations inconnues.
Les explosions assourdissantes. Les corps d’enfants mutilés, des familles entières rayées de l’état civil, des hôpitaux ciblés, chaque jour, les images filmées par des journalistes locaux et partagées sur les réseaux sociaux sont horribles. «Plus aucun endroit n’est sûr. Du nord au sud, les gens fuient sous les bombardements, sans nourriture, sans eau, sans abri, sans argent, sans rien», écrivaient jeudi 21 mai des journalistes palestiniens sur leur compte Facebook.
Dans les rues de Gaza, selon la presse locale, les scènes sont familières: des familles fuyant sous les bombes, des corps ensevelis sous les gravats, des hôpitaux débordés, manquant de tout, jusqu’à l’oxygène pour les blessés.
Empruntant des itinéraires extrêmement difficiles sans connaître leur destination, les familles palestiniennes continuent d’être déplacées de force dans le nord et le sud de la bande de Gaza sous l’escalade israélienne.
Rester en vie à Gaza est une mission impossible. En un seul instant, on peut perdre sa vie à cause des frappes israéliennes qui n’excluent rien. Les Gazaouis sont tués ou blessés dans les hôpitaux, dans les écoles transformées en abris, dans des tentes de fortune, ou dans les bras mêmes de leurs parents.
Le bilan des victimes de la guerre génocidaire israélienne s’alourdit allant vers les 55.000 morts. Plus de 121.400 Palestiniens ont été blessés par les attaques israéliennes depuis octobre 2023, selon le ministère palestinien de la Santé. Dans un communiqué, ce dernier déclare que 3 340 Palestiniens, en majorité des enfants, sont morts dans la bande de Gaza, depuis que l’armée israélienne a annoncé dimanche 18 mai une nouvelle attaque terrestre à Gaza. Le ministère palestinien de la Santé a également fait état ce mardi 20 mai de 9357 autres blessés depuis dimanche. «De nombreuses victimes sont toujours coincées sous les décombres et jonchent les rues, tandis que les secouristes sont dans l’impossibilité de les atteindre», ajoute le communiqué.
NC