Les forces de sécurité marocaines ont mis en échec un vaste complot terroriste orchestré par une cellule affiliée à Daech. L’intervention, menée mercredi 19 février 2025 dans plusieurs villes du Royaume, a permis l’arrestation de 12 suspects impliqués dans la préparation d’attentats d’une gravité exceptionnelle.
L’opération, conduite par le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) avec l’appui des services de la Direction Générale de la Sûreté Nationale et de la Surveillance du Territoire (DGSN-DGST), a révélé l’existence d’un réseau structuré en lien direct avec un cadre de Daech opérant dans la région du Sahel. Ce dernier, membre influent de la «Commission des opérations extérieures» de l’organisation terroriste, avait fourni un soutien logistique et financier à cette cellule, lui donnant pour mission de frapper des cibles stratégiques sur le sol marocain.
L’envergure de la menace a nécessité une mobilisation exceptionnelle des forces spéciales de la DGST, qui ont coordonné des assauts dans plusieurs localités, notamment à Laâyoune, Casablanca, Fès, Tanger, Azemmour, Guercif, Oulad Teïma, Tamesna et Taounate. Les interventions ont été menées avec un protocole de sécurité strict, incluant le déploiement de tireurs d’élite et d’experts en détection d’explosifs. Afin de prévenir tout danger, les habitants des zones concernées ont été temporairement évacués.
Les perquisitions menées dans les résidences des suspects ont permis la saisie d’un matériel inquiétant composé d’engins explosifs en cours d’assemblage, des armes blanches, une somme d’argent en dollars américains ainsi que des substances chimiques destinées à la fabrication de bombes artisanales. À Tamesna, un logement contenait des bonbonnes de gaz modifiées, un autocuiseur rempli de clous et un dispositif de déclenchement à distance. Des équipements électroniques, des supports numériques et une lunette de vision à distance ont également été retrouvés, attestant d’une préparation avancée des attaques.
L’enquête a révélé que cette cellule avait pour objectif de cibler les forces de l’ordre marocaines, des infrastructures économiques sensibles ainsi que des intérêts étrangers. Le mode opératoire prévoyait des enlèvements suivis d’exécutions, des mutilations ainsi que des actes de sabotage, notamment par incendies criminels. Des repérages avaient déjà été effectués sur plusieurs sites, et les suspects avaient reçu l’aval officiel de Daech, accompagné d’une vidéo d’encouragement incitant au passage à l’action.
Les 12 suspects, âgés de 18 à 40 ans, sont actuellement placés en garde à vue sous la supervision du parquet antiterroriste. Les investigations se poursuivent pour identifier d’éventuelles connexions supplémentaires et retracer l’ensemble des ramifications de cette cellule, tant au niveau national qu’international.
Cette opération illustre une nouvelle fois la persistance de la menace terroriste qui pèse sur le Maroc, notamment en raison des connexions établies entre certaines cellules locales et les groupes extrémistes actifs dans la région du Sahel. Face à cette réalité, la DGST continue de jouer un rôle clé dans la prévention et la neutralisation des risques liés au terrorisme, en coopération avec ses partenaires nationaux et internationaux.
