Oui, à quoi servent les vœux ? Qui croit encore que lorsqu’ils sont sincères, ils vont droit au ciel. Cela fait bien longtemps que l’on ne sait plus ce qu’ils deviennent.
Une chose est sûre, ils n’atteignent pas les portes du ciel.
De plus en plus, on le constate. Les vœux de santé n’empêchent pas de tomber malade. Ceux de prospérité n’enrayent pas les crises. Et les vœux de paix sont sans effet sur les guerres…
Pire, nous échangeons des vœux, nous partons confiants croyant nous être munis de boucliers contre l’adversité et… Horreur, celle-ci nous prend en traître avant qu’on ait tourné la tête !
N’est-ce pas ce qui nous est arrivé en décembre 2019, tous nos vœux ayant été phagocytés, annihilés, par une pandémie «Covidique» alors en embuscade ?
Pour cette nouvelle année 2025, nous voudrions bien faire des vœux -les plus fervents qui soient- pour que cesse la guerre de Gaza, celle de l’Ukraine, celle du Soudan… Toutes les guerres de la terre…
Pour que les vies de citoyens innocents soient épargnées…
Pour que cessent ces massacres qui sont devenus tellement systématiques, quotidiens, banalisés, qu’ils laissent la communauté internationale indifférente.
Nous voudrions faire des vœux pour que l’arrogance des plus forts cesse de déshumaniser le monde ; pour que l’impuissance des plus faibles renforce leur résilience ; pour que plus personne ne s’arroge le droit d’ôter la vie d’un enfant, d’une femme, d’un vieillard, de qui que ce soit… Impunément.
Nous voudrions tellement que les vœux de paix et de justice retrouvent les voies du Seigneur !
Faire des vœux chaque fois que les circonstances nous en donnent l’occasion, ne donne pas seulement le sentiment d’accomplir un geste humain ; cela donne l’illusion de pouvoir agir sur le destin par la seule force des souhaits formulés…
Les vœux, ce sont des résumés de prières qui en ont la même intensité.
Nous voulons donc croire encore en leur force !
Particulièrement au seuil de cette année 2025, où le désordre mondial atteint des lignes d’un rouge incandescent, du Moyen Orient à l’Ukraine.
Nos voeux pour que cesse la tragédie de Gaza, nous ne savons même plus comment les formuler.
Quels vœux donc pour que s’arrête le déchainement de ce gouvernement israélien d’extrémistes fanatiques, qui, un an et plus de 44000 morts après l’attaque du 7 octobre, continue de s’acharner sur une population de civils, à coup de bombes, de destruction de toute infrastructure -y compris scolaire ou hospitalière- de privations inhumaines et de traques criminelles quotidiennes, au prétexte d’une prétendue légitime défense ?
Quels vœux que Netanyahu ne taxera pas d’antisémites, sa pernicieuse trouvaille pour bâillonner les défenseurs de ses victimes ?
Comme si tous les citoyens du monde que révoltent ses actes génocidaires, tous les Israéliens-même qui désapprouvent ses crimes, tous les citoyens de confession juive de par le monde qui battent le pavé en hurlant à se rompre les cordes vocales «Not in our name !»… Pouvaient être accusés d’antisémitisme !
NON. Ni antisémites, ni anti-Israël. Juste anti-massacres d’innocents. Anti-cruauté et actes sanguinaires !
Et les vœux pour qu’une force divine stoppe ces souffrances, puisque qu’aucune force sur terre ne semble en être capable, sont tout ce qu’il reste d’armes à ceux qui n’ont pas d’armes.
Nos vœux n’arrivent peut-être plus au ciel, pas tous, mais ils servent à exprimer ce qu’il y a d’humain en nous. Et ne serait-ce que pour cela, nous continuerons à en faire, pour Gaza, pour l’Ukraine, pour tout endroit sur terre où le bruit des bombes couvre celui des prières, où les pleurs d’enfants même silencieux sont assourdissants, où les sanglots étouffés des femmes et des vieillards brisent le cœur en mille morceaux.
Des vœux, encore des vœux, toujours des vœux… Et laisser l’espoir faire le reste.
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