La Première ministre italienne, Giorgia Meloni (photo), s’est entretenue au téléphone avec Benyamin Netanyahou, dimanche 13 octobre, rapporte le quotidien libanais L’Orient-Le Jour.
Elle a dénoncé les «attaques» des forces armées israéliennes sur les forces onusiennes de maintien de la paix au Liban, les jugeant «inacceptables». Lors de leur échange, la cheffe de gouvernement «a souligné la nécessité absolue que la sécurité du personnel de la Finul soit garantie à tout moment», a également fait savoir son bureau. La Première ministre italienne a également profité de cet appel pour rappeler à son homologue israélien «l’urgence d’œuvrer à la désescalade au niveau régional, renouvelant la pleine disponibilité de l’Italie, en sa qualité de présidence tournante du G7, à œuvrer en ce sens».
La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) comprend 9 500 soldats, dont plus de 1000 Italiens et 700 Français. Vendredi 11 octobre, elle a accusé Tsahal de tirer «de façon répétée» et «délibéré» sur ses positions. Dans un nouveau message posté sur X, ce dimanche, la Finul a affirmé que deux chars israéliens étaient «entrés de force» dans un site qu’elle occupait à la frontière entre les deux pays. Plus tôt ce dimanche, le chef du gouvernement israélien avait appelé l’ONU à mettre les forces de la Finul à l’abri. «Il faut le faire tout de suite, immédiatement», a-t-il exhorté avant d’accuser le Hezbollah d’utiliser les Casques bleus comme «des boucliers humains».
Les Casques bleus de l’ONU vont conserver «toutes leurs positions» au Liban, assure leur chef, Jean-Pierre Lacroix, malgré les appels d’Israël qui leur demande de se déplacer. «Il a été décidé que la Finul conserverait toutes ses positions en dépit des appels lancés par l’armée israélienne pour qu’elle libère les positions qui sont à proximité de la Ligne bleue» entre le Liban et Israël, a ajouté le diplomate français.
La veille, Benyamin Nétanyahu avait appelé le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à mettre les soldats de la Finul «à l’abri immédiatement» les décrivant comme de potentiels «otages du Hezbollah».
Même Joe Biden ne semble plus avoir aucune prise sur le Premier ministre israélien. Les deux dirigeants, dont la relation est difficile, ne se sont pas parlé depuis sept semaines… Un mutisme qui a pris fin par un coup de fil glacial cette semaine.
Mais au-delà d’une certaine stupeur chez les soutiens à Israël, cet appel de Netanyahu à chasser le Hezbollah laisse le Liban perplexe et ce, bien au-delà de la communauté chiite.