Farine de poisson : Une industrie qui pose problème…

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Doit-on continuer à produire l’huile et la farine de poisson au Maroc? Cette industrie pose des «problèmes de sécurité alimentaire». Des experts et certaines voix de la profession de la Pêche, au fait de la réalité de cette industrie, s’en inquiètent et alertent contre l’impact de cette activité sur la sécurité alimentaire du pays.

Des centaines de milliers de tonnes de poissons sont transformées en farine ou en huile pour l’exportation, au détriment des consommateurs marocains, déplorent certaines voix lors de la journée d’étude organisée mardi 9 juillet au Parlement.

«Aujourd’hui, le prix de la sardine atteint 25 dirhams le kilogramme, et dans certaines zones du nord, le prix de ce poisson grimpe à 50 dirhams le kilo. Certains n’en trouvent même pas alors que nous l’exportons sous forme de farine de poisson», lance  l’Expert international et Professeur en Economie des pêches à l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II, Mohamed Naji.

Selon lui, 605.000 tonnes de poissons sont aujourd’hui transformées en farine de poisson, soit 193.000 tonnes destinées à l’exportation alors que les consommateurs, de leur côté, souffrent d’un problème d’accès au poisson, précise encore l’expert, Mohamed Naji, pour qui la priorité doit être de défendre le droit à la sécurité alimentaire des citoyens.

La  hausse des prix de la sardine est un sujet qui n’a pas cessé d’animer les discussions durant ces dernières semaines. Le Président de la Chambre de pêche maritime de l’Atlantique du nord, Kamal Sabri a son point de vue sur la question. «Aujourd’hui, le prix des sardines pose vraiment problème. Il faut être réaliste. Ce problème est la principale raison du déclin de la richesse halieutique. Car aujourd’hui les armateurs vendent le poisson à un prix de référence : 3 dirhams le kilo. Cela fait dix ans que les armateurs vendent le poisson à 3 dirhams au lieu de 2,59 dirhams. Or ce poisson est vendu au citoyen à un prix de 20 dirhams. C’est en effet un problème et on doit en parler», a souligné cet armateur, lors de cette journée.

Dans son intervention, Kamal Sabri, également député à la deuxième Chambre, pointe aussi la farine de poisson. «Pourquoi fait-on encore de la farine de poisson au Maroc? Ce n’est pas normal. Nous exportons davantage d’huile et de farine de poisson que de conserves. Rien que pour la farine, les exportations ont atteint 550 mille tonnes», lance ce professionnel, lequel critique les bateaux qui fournissent le poisson aux unités de farine de poisson.

N.C

 

 

 

 

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