L’ancien président du Conseil national des architectes du Maroc, Azdine Nekmouche déclare qu’une «bonne partie» de bâtiments de Casablanca est concernée par la vétusté. Selon lui, leur état nécessite une intervention urgente et «professionnelle».
«Il faut que ça s’arrête». «C’est encore la même désolation de voir un incident pareil se produire. Celui de voir un bâtiment habité par des citoyens qui pensaient avoir toute la sérénité pour se reposer mais se retrouvent au milieu d’un sinistre». En réaction à l’écroulement la semaine dernière d’un immeuble de cinq étages au quartier de Bourgogne, l’ancien président du Conseil national des architectes du Maroc, Azdine Nekmouche n’est pas passé par quatre chemins.
Il pointe surtout le manque de professionnalisme dans l’exécution des travaux. «Il faut imposer le professionnalisme dans tout type de travaux. On demande qu’on donne à l’Ordre des architectes la possibilité de contrôler tous les travaux –même les petits- car il y va de la stabilité de construction», lance non sans colère l’architecte Nekmouche. «J’espère que cette fois-ci, poursuit l’architecte, tous les responsables et professionnels de la construction, puissent autour d’une table se réunir pour parler franchement afin que cela s’arrête».
L’ancien président déclare qu’une «bonne partie» de bâtiments de Casablanca est concernée par la vétusté. Selon lui, il n’y a pas d’alerte particulière sur ces constructions, mais leur état nécessite une intervention urgente et «professionnelle». Il alerte au passage que ce qui s’est passé au quartier de Bourgogne risque d’arriver à tout moment dans d’autres zones de Casablanca.
«Sur le site urbain de Casablanca, il y a la présence de beaucoup de maisons qui risquent de s’effondrer. On les trouve notamment au centre ville et dans la médina sans compter les bâtiments de patrimoine. Et si on vient faire des petits travaux dans ces constructions et qu’on fait appel à des personnes non professionnelles pour faire ces travaux nous aurons certainement des problèmes. Comme pour cet immeuble de Bourgogne, dont les travaux ont d’ailleurs été faits sans qu’il n’y ait ni architecte, ni ingénieur de bureau d’étude, ni bureau de contrôle pour superviser l’exécution des travaux», dit-il. Avant de conclure: «Aujourd’hui, le Maroc s’est engagé pour 2030. Il s’est engagé dans la meilleure des voies de professionnalisme, mais dans la construction on n’y est pas encore. Nous avons besoin de nous mettre à niveau à tous les niveaux».
N.cherii