La contribution du Maroc à la conservation du patrimoine culturel mondial a été mise en exergue, lors d’un colloque international, tenu mardi 6 juin 2023 à Rabat sous le thème, « La protection des biens culturels en droit international humanitaire : responsabilités et mécanismes ».
Organisé par la Commission nationale de Droit international humanitaire (CNDIH), ce colloque vise à renforcer les efforts nationaux de promotion du système de droit international humanitaire, à soutenir la mise en œuvre des règles conventionnelles encadrant la protection des biens culturels et à orienter l’attention des départements gouvernementaux et autres instances concernés par l’application des dispositions relatives à la protection des biens culturels en période de conflit armé, et par l’empêchement de leur démolition, leur destruction, leur pillage, ou leur commerce illégal.
A travers ce colloque, la CNDIH vise également à fournir un cadre et une plateforme appropriés pour les départements concernés pour mieux comprendre le cadre légal international de protection du patrimoine culturel en cas de conflit armé, à partager les bonnes pratiques nationales dans l’application de la loi, et à faire connaitre les rôles et les responsabilités des institutions nationales concernées et des organisations internationales compétentes, dont l’UNESCO et le CICR.
Dans une allocution à cette occasion, la présidente de la CNDIH, Farida El Khamlichi, a mis en avant la richesse du patrimoine culturel du Maroc, ses monuments historiques et ses objets d’art et d’antiquité qui témoignent de son héritage civilisationnel ancestral et reflètent le rôle pionnier que joue le Royaume, de par sa situation géographique en tant que carrefour civilisationnel, dans la protection du patrimoine culturel.
Mme El Khamlichi a également mis en relief la forte implication du Maroc en matière de préservation du patrimoine culturel mondial, notant que le Royaume a accompli d’importantes réalisations dans le domaine de restauration, de valorisation et de protection du patrimoine culturel, lesquelles ont été vivement saluées au niveau international.
« La protection du patrimoine culturel jouit d’un intérêt national continu, illustré par plusieurs initiatives et mesures adoptées au niveau de la réhabilitation et de la valorisation », a-t-elle soutenu, ajoutant que ce colloque se veut une cadre et une plateforme appropriés à l’échange d’expertises et des meilleurs pratiques dans l’application de la loi et des règles internationales liées à la protection des biens culturels.
Pour sa part, le Directeur du Bureau Maghreb de l’UNESCO à Rabat, Eric Falt, s’est félicité des efforts continus que déploie le Maroc dans le domaine de la protection des biens culturels notamment à travers la formation et la tenue d’une série de conférences sur ce sujet, rappelant que le Royaume est signataire de la Convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, adoptée en 1954 sous l’égide de l’UNESCO.
M. Falt a d’autre part, souligné que l’explosion des conflits que connaît le monde ainsi que les destructions massives opérées sur les lieux et édifices symboliques a fait que la Convention de la Haye n’a jamais été aussi pertinente qu’aujourd’hui, assurant que cette convention est le premier et le plus complet des traités multilatéraux consacrés exclusivement à la protection du patrimoine culturel en temps de paix comme en cas de conflit armé.
Il a également saisi l’occasion de l’organisation de ce colloque pour rappeler que l’année 2024 marquera le 70e anniversaire de l’adoption de la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé et le 25e anniversaire de l’adoption de son Deuxième Protocole.
Le Maroc compte en tête des Etats ayant adhéré à la plupart des conventions de droit international humanitaire, comme il est partie aux instruments relatifs à la protection des biens culturels. Il a ainsi adhéré à la Convention de La Haye et à son premier protocole en 1968 puis il a ratifié le deuxième protocole additionnel à ladite Convention en 2013. Le Royaume a également ratifié, en octobre 1975, la Convention de 1972 de l’UNESCO sur la protection du patrimoine culturel et naturel qui représente l’instrument normatif de coopération internationale le plus important dans ce domaine.
Aussi, le Maroc est un membre actif du Comité de l’UNESCO pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé depuis son intégration pour la première fois, en septembre 2015, aux travaux de cet important Comité chargé notamment de superviser la mise en œuvre du 2ème protocole de la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé.
Sur le plan continental, le Maroc a signé en 2022 avec l’UNESCO un accord-cadre pour la protection du patrimoine africain. Ce dernier contribue à promotion d’activités favorisant la sauvegarde du patrimoine culturel et le renforcement des capacités en Afrique dans ce domaine.
Ce colloque international a connu également la participation du ministre de la Jeunesse, de la culture et de la communication, Mohamed Mehdi Bensaid, de la Directrice des Archives Royales, Bahija Simou, de la présidente du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH), Amina Bouayach, du président de la Commission nationale de droit international humanitaire au Qatar, Sultan bin Abdullah Al-Suwaidi, et d’une pléiade d’experts nationaux et internationaux.
avec MAP