Développer le secteur touristique national requiert un ensemble de mesures d’accompagnement en matière de développement des infrastructures et de la logistique aux niveaux du transport aérien, de la réhabilitation des ports et de l’amélioration du réseau ferroviaire, a souligné, mardi 25 avril 2023 à Rabat, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch.
Répondant à une question centrale à la Chambre des conseillers sur la politique nationale du tourisme, M. Akhannouch a indiqué que le gouvernement continue à mobiliser tous les efforts en vue de renforcer le programme de vols depuis la dernière saison estivale, au cours de laquelle la Royal Air Maroc a mis en place une offre de six millions de sièges sur 80 liaisons aériennes à travers différents continents.
A l’époque, la compagnie nationale avait renforcé sa flotte pour mener à bien un programme de vols intensif, développé un produit unifié proposant des réductions de 20% du prix des billets pour les membres de la communauté marocaine résidant à l’étranger et proposé un ensemble de facilités pour permettre aux Marocains du monde de se rendre dans leur pays dans les meilleures conditions.
Ainsi, 48 liaisons aériennes supplémentaires ont été mises en place pour suivre le rythme de la période estivale, a relevé M. Akhannouch, rappelant que près de 300 millions de dirhams ont été alloués dans le cadre des accords de partenariat entre l’Etat, les autorités et les compagnies aériennes, pour accompagner le renforcement de la connectivité aérienne dans les différentes régions.
D’autre part, les travaux de développement des infrastructures aéroportuaires se poursuivent, a-t-il indiqué, rappelant que le Conseil d’Administration de l’Office National des Aéroports (ONDA) a approuvé, à la mi-mars, un budget ambitieux de 4,8 milliards de dirhams en vue d’accompagner les travaux au niveau des aéroports de Rabat-Salé et de Tétouan et de mener des études techniques relatives à de futurs projets d’extension.
S’agissant de la réhabilitation des nouveaux ports, le gouvernement poursuit la construction du port Dakhla Atlantique pour un investissement total de 12,65 milliards de dirhams, a relevé le Chef du gouvernement, notant que ce port est appelé à jouer un rôle important dans la dynamisation du tourisme dans les provinces du sud et à soutenir le développement socio-économique de la région.
Les travaux de construction se poursuivent au niveau du port Nador Mad West (12 milliards de dirhams), le plus grand projet structurant du bassin méditerranéen et une plateforme d’envergure mondiale qui contribuera à la redynamisation du secteur touristique au Maroc, a-t-il encore dit.
M. Akhannouch a relevé en outre que les travaux se poursuivent au niveau des infrastructures routières et ferroviaires « qui offriront des conditions confortables et adaptées aux touristes étrangers et aux Marocains ».
Le Chef du gouvernement a évoqué, dans ce sens, la finalisation des études relatives aux projets d’extension de la ligne ferroviaire à grande vitesse devant relier Marrakech à Agadir, la poursuite de celles liées au projet de liaison ferroviaire du port Nador-Med West, outre la poursuite des travaux au niveau de l’autoroute Tiznit-Dakhla en vue de fournir un axe routier aux normes internationales et de haute qualité.
D’autre part, M. Akhannouch a souligné que le tourisme interne est un pilier essentiel du secteur touristique en raison de sa capacité à résister aux crises, comme l’a révélé la pandémie du Covid-19, relevant que le gouvernement œuvre à asseoir des bases solides pour le développement durable du tourisme interne en l’érigeant en levier pour relancer le secteur touristique, et ce en cristallisant un ensemble de mesures qui ont déjà commencé à être mises en œuvre.
Il s’agit notamment d’encourager l’investissement pour développer des unités hôtelières et des villages touristiques adaptés aux spécificités des Marocains en termes de produits et de prix et la création de la carte de voyage « Ntlaqaw F Bladna » (rencontrons-nous dans notre pays), qui accorde des réductions de prix au niveau des déplacements en train à même d’inciter les Marocains à se déplacer et à découvrir les richesses touristiques du Maroc, en plus de veiller au développement des campings touristiques pour fournir des services de haute qualité à des prix raisonnables, en partenariat avec des acteurs internationaux leaders dans le domaine, a expliqué le chef du gouvernement
Ces mesures, a-t-il précisé, visent à proposer des offres touristiques à toutes les catégories sociales, à des prix préférentiels pour le touriste national, en facilitant l’accès aux services du tourisme interne, « afin que nous puissions contribuer à la réalisation de l’un des paris sociaux les plus importants de l’État social, représenté par la justice sociale ».
S’agissant du secteur de l’artisanat, M. Akhannouch a souligné qu’il s’agit d’un levier de valorisation du patrimoine national et de renforcement de l’attractivité économique et touristique du Royaume, et une composante essentielle pour l’amélioration et le développement de l’offre touristique.
Et de préciser que le gouvernement a accordé une attention particulière au secteur en raison de sa vulnérabilité aux conséquences de la crise sanitaire, d’autant plus qu’il emploie plus de 2,5 millions de Marocains, notant dans ce contexte qu’un travail a été fait pour réorganiser ce secteur, en mettant en oeuvre la loi réglementant les métiers de l’artisanat que tant attendue par les artisans, en plus de créer le registre national de l’artisanat ainsi que sa plateforme électronique pour permettre aux artisans de bénéficier de toutes les offres, services et aides fournies par le gouvernement.
Dans le cadre du développement de l’offre commerciale, le gouvernement a oeuvré à accélérer les programmes de réhabilitation des infrastructures existantes et à créer de nouvelles structures, qui sont des espaces d’exposition et de vente, des villages et des véhicules, des zones d’activités et des maisons de l’Artisan dans le monde rural, où l’on dénombre 64 structures en cours de réalisation, en plus de préparer une nouvelle approche de réhabilitation des filières de l’artisanat, basée sur un développement global du produit marocain, à travers la fourniture de matières premières et la production puis la commercialisation, a ajouté M. Akhannouch.
Cette approche, a-t-il dit, permettra la création de pôles d’excellence et d’incubateurs d’entreprises pour améliorer la qualité des produits et renforcer les mécanismes de commercialisation. Le gouvernement a également lancé, dans le cadre de l’accompagnement des professionnels en matière de promotion des produits artisanaux, une grande campagne de promotion pour commercialiser le produit marocain dans de nombreuses villes dans les grands centres commerciaux. En parallèle, un certain nombre d’accords relatifs au e-marketing ont été mis en œuvre.