La ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, Aawatif Hayar, a souligné, jeudi à Doha, l’impératif d’élaborer des visions communes et de développer les perspectives d’action dans le domaine de l’économie des soins.
Intervenant lors des travaux de la 42ème session du Conseil des ministres arabes des Affaires sociales, Mme Hayar a souligné que le contexte que connaissent les pays arabes nécessite l’élaboration de visions communes, la mise en place de dispositifs contribuant au développement des perspectives de travail dans le domaine de l’économie des soins et y investir, dans le cadre de la politique globale d’emploi et de soutien aux familles, notamment en ce qui concerne le domaine de la protection des catégories vulnérables, à travers la garantie de services professionnels de haute qualité.
Avec la croissance démographique, l’augmentation du nombre des personnes âgées, le rétrécissement des familles et l’apparition de crises sanitaires et économiques, la demande en services de soins devrait augmenter, y compris lors de la petite enfance, ainsi que l’action sociale, le travail domestique, les services de soins de santé, les soins des personnes en situation de handicap, le soins de longues durée pour les personnes âgées non autonomes, a noté la ministre marocaine.
La « deuxième décennie arabe pour les personnes en situation de handicap 2023-2032, » qui sera approuvée par le Conseil lors de cette session, constituera un saut qualitatif important dans l’action arabe commune dans ce domaine, a-t-elle expliqué, ajoutant qu’il aura un impact positif sur la vie quotidienne des personnes en situation de handicap, notant que cette décennie est à même de contribuer également à la mise en oeuvre des politiques efficientes qui garantissent les droits et la vie décente des personnes en situation de handicap, en ce qui consolide les efforts des pays arabes visant à mettre en oeuvre la convention internationale des droits des personnes souffrant de handicap.
Passant en revue les réalisations du Maroc dans ce domaine, la ministre a indiqué que le Royaume, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a pris un ensemble de mesures économiques et sociales pour améliorer les conditions des citoyens et consolider les piliers de l’Etat social, dont l’élaboration du nouveau modèle de développement, qui accorde une grande importance à l’investissement dans le capital humain.
Le chantier de la généralisation de la couverture sociale, lancé par SM le Roi, est l’un des grands chantiers du Maroc, et constitue une véritable révolution sociale conduite par le Souverain en vue de renforcer la cohésion sociale, a poursuivi Mme Hayar, relevant que le Maroc poursuit ses efforts dans le domaine du renforcement de la protection sociale et le soutien des catégories précaires, à travers la généralisation progressive de la couverture sociale pour l’ensemble des citoyens à l’horizon 2025 et l’élaboration d’un plan d’action global pour la mise en oeuvre de cette réforme, qui comprend l’agenda, le cadre juridique, les options de financement et les mécanismes de gouvernance adoptés.
Elle a fait savoir que le projet de la généralisation de la protection sociale s’articule sur quatre axes essentiels, à savoir la généralisation de l’assurance maladie obligatoire au profit de 22 millions bénéficiaires supplémentaires en 2022, la généralisation des allocations familiales pour près de sept millions d’enfants en âge de scolarité qui bénéficiera à trois millions de foyers en 2023-2024, l’élargissement de la base des adhérents aux systèmes de retraite au profit d’environ cinq millions de Marocains qui exercent un travail et ne bénéficient pas d’une retraite à l’horizon 2025, ainsi que la généralisation de l’indemnisation de perte d’emploi à l’horizon 2025, pour couvrir toute personne ayant perdu son emploi permanent.
Dans ce sens, le ministère de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille a lancé le mécanisme GISR (Green Innovative Social Smart Regeneration), en vue de renforcer l’architecture sociale, a fait savoir Mme Hayar.
Cette stratégie se base sur le renouvellement social innovant, inclusif et durable pour libérer les énergies constructives, à travers l’investissement dans le capital humain, conformément aux principes du développement inclusif, l’approche verte, la numérisation, l’approche participative et la qualité, a-t-elle expliqué, ajoutant que la stratégie vise également à fournir une nouvelle génération de centres et de services avec l’encadrement des dispositions de la stratégie GISR, qui repose sur la proximité, la numérisation, la durabilité et la mise en place d’incubateurs sociaux pour l’insertion des catégories précaires.
En marge de des travaux de cette réunion ministérielle, la ministre a eu une série d’entretiens avec ses homologues du Qatar, de Palestine, de Mauritanie, des Îles Comores, des Emirats Arabes Unis et de la Jordanie, ainsi qu’avec la Secrétaire générale adjointe de la Ligue arabe, présidente du département des affaires sociales, Haifa Abu Ghazaleh, axés sur l’échange des points de vue, visant à développer la coopération bilatérale et multilatérale dans les domaines de la protection sociale, de l’économie des soins et la promotion des conditions des catégories les plus précaires.
Lors de ces entretiens, Mme Hayar a présenté les acquis réalisés par le Maroc dans le domaine social, notamment le chantier royal relatif à la protection sociale.
La ministre avait effectué des visites à un nombre d’institutions et de centres sociaux à Doha, qui oeuvrent dans le domaine de la lutte contre la violence à l’égard des femmes et dans le domaine de la prise en charge des personnes en situation de handicap et des enfants abandonnés.