Oui. Pour nous, il y a un avant et un après Mondial 2022.
Non. La compétition finie, on ne revient pas là où on en était resté.
Les grincheux, les nihilistes, les «anti-tout» et les «anti-Maroc» veulent reprendre du service et de plus belle…
Ils n’ont pas vu –ou ne veulent pas voir- qu’avec ce Mondial et l’exceptionnel parcours que les Lions de l’Atlas y ont réalisé, il s’est produit quelque chose de phénoménal… Un électrochoc !
Un électrochoc à triple détente,dont on ne peut en aucun cas tourner la page et reprendre le cours de la vie comme si rien ne s’était passé.
Et si globalement, ce Mondial 2022 a permis à de nombreuses populations de par le monde de sortir, ne serait-ce que l’espace d’un mois, de la grisaille dans laquelle la crise Covid, la guerre d’Ukraine et leurs désastreuses conséquences, les avaient plongées, au Maroc, il a eu un effet qui va bien au-delà…
Ce Mondial a d’abord été un électrochoc au niveau du football national.
Qui, honnêtement, a pensé un seul instant que le Maroc s’en sortirait vivant du Groupe de la mort dans lequel il était tombé ? Qui aurait imaginé qu’il y réussirait et irait même jusqu’au carré d’or ? La Croatie vice-championne du dernier Mondial, la redoutable Belgique, le Canada classé 1er dans la zone Amérique du nord, l’Espagne ex-Champion du monde, le Portugal avec sa star Ronaldo… Une victoire, pour tous ces matchs, relevait de l’impensable. De plus, en matière de football, les citoyens marocains étaient habitués aux désillusions… Particulièrement à l’occasion d’un Mondial. Depuis 36 ans, le Maroc n’avait plus pu franchir l’étape des groupes… Et puis, le miracle s’est produit et, avec lui, le 1er électrochoc.
Volant de victoire en victoire, la valeureuse équipe des Lions et son talentueux coach ont, progressivement, réinstallé le football national sur un piédestal,captant l’attention de tout un peuple, femmes, enfants et réfractaires au foot, compris.
Si SM Mohammed VI croyait depuis longtemps au football national, allant –pour le booster- jusqu’à financer de ses propres fonds une Académie de foot qui a donné à l’équipe nationale quelques-uns de ses brillants éléments ; et si la Fédération Royale Marocaine de Football n’a eu de cesse de chercher à relever les défis successifs, il a fallu ce Mondial 2022 pour que justice soit enfin rendue à ces efforts inlassables déployés en amont.Aujourd’hui, aux côtés du Souverain et de la Fédération, tout un Peuple y croit. Le foot national regagne ses titres de noblesse et cela se traduira dans toutes les politiques gouvernementales à venir.
D’autant que le 2ème effet électrochoc des exploits des Lions de l’Atlas à ce Mondial est tout simplement homérique ! Il s’agit de cette extraordinaire empathie envers le Maroc, partie du Qatar où les supporters marocains porteurs des couleurs du pays ne se comptaient plus, pour s’étendre aux quatre coins du monde… Dans le monde arabe, en Afrique,partout, on se réclamait du Maroc, on s’y identifiait, on voyait en lui un porte-drapeau…
Avec le soutien spectaculaire des leurs, avec leur combativité, leur foi, leurs valeurs familiales, les jeunes de Walid Regragui ont ravi les cœurs et forcé l’admiration et l’intérêt, autant pour eux-mêmes et pour leur pays.Une campagne pro-Maroc qu’aucune agence Com, quelle qu’elle soit et quel que soit le budget qui aurait été mis à sa disposition, n’aurait pu réaliser. Même Google en a été impacté, les recherches effrénées sur le Maroc y ayant donné lieu à un quasi-bug.
Enfin, le 3ème effet électrochoc des exploits des Lions de l’Atlas et de leur coach est aussi fabuleux qu’inattendu. Avec un mélange d’ingrédients jamais réunis auparavant dans une même recette, cette aventure du Maroc au Mondial 2022 a créé quelque chose de nouveau, d’indéfinissable… Une sorte de 5ème point cardinal. Il y a le Nord, le Sud, l’Est, l’Ouest… Et cette nouvelle direction vers laquelle regardent désormais les citoyens marocains.
Une direction d’un «Nouveau modèle immatériel marocain» où se retrouvent, pêle-mêle, l’effort, la fameuse «Nya» (la bonne foi), la foi (tout court), le droit au rêve, le patriotisme, l’attachement aux Fondamentaux, «Ridat El Oualidine», (la bénédiction des parents), la cohésion sociale et le (maintenant très célèbre) cri de guerre «Sir, Sir, Sir» (Va, Va, Va).
Avec cet électrochoc en format triptyque, non, la compétition du Mondial 2022 finie, on ne revient pas là où on en était resté.
Bahia Amrani