Des écrivains, chercheurs et universitaires ont jeté la lumière, mardi 11 octobre 2022 à la Faculté des lettres et des sciences humaines de l’Université Chouaib Doukkali à El Jadida, sur le « cinéma de la diaspora » marocaine », dans le cadre d’un colloque international autour de ce thème.
Dans une allocution de circonstance, Yahya Boughaleb, Président de l’Université Chouaib Doukkali, a souligné l’importance et la place du thème de ce colloque, qui a permis aux chercheurs et universitaires de discuter des différentes expériences et approches, outre de répondre à une série de questions et de problématiques majeures relatives à la souffrance de la migration et de l’aliénation.
Pour sa part, Hassan Kronfel, doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines, a indiqué que la plupart des réalisateurs et des intéressés par ce genre cinématographique ont été formés et ont travaillé à l’étranger et sont restés fidèles à leur pays d’origine, mettant l’accent sur les conditions de travail dans le cinéma au Maroc, où la réalisation de travaux requiert beaucoup de temps avec des moyens financiers insuffisants.
D’autre part, il a évoqué la baisse d’intérêt pour le cinéma à travers la baisse du nombre de salles et la réduction des titres due à la faible affluence, notant qu’en 1993, 20 millions de billets ont été vendus, alors que le nombre ne dépassait pas 1.880.000 billets au cours de l’année 2019.
« Cela s’explique par la propagation des plateformes numériques et des médias et des chaînes satellitaires qui s’intéressent à la diffusion des films », a-t-il indiqué.
Dans une déclaration à la MAP, Khalil Damoun, secrétaire général de l’Association marocaine des critiques de cinéma, a affirmé que l’association a pris l’habitude d’organiser des journées d’études et des conférences sur le cinéma avec des facultés et des universités pour rapproches les concepts des adeptes et des personnes intéressées par la question cinématographique et unifier leurs visions autour de l’écriture et de la lecture cinématographiques qui s’appuient sur la narration, la musique, le dialogue et la composition.
Pour ce qui est de la raison derrière le choix du thème du cinéma de la « diaspora » marocaine, M. Damoun a souligné que le cinéma dit « de la diaspora » porte le flambeau du cinéma marocain, et a remporté et continue de remporter des prix lors du Festival National de cinéma de Tétouan, notant que ce cinéma apporte des nouveautés et tient à présenter différentes écritures cinématographiques selon la nouvelle perception du cinéma, à travers les formations des réalisateurs au sein de leurs pays d’accueil (la diaspora), tout en restant attachés à leur vision de la réalité marocaine.
Le comité d’organisation a défini le cinéma de la « diaspora » comme étant toute production artistique faite par des réalisateurs marocains à l’étranger, à travers laquelle ils ont présenté leur regard artistique sur le quotidien marocain avec ses espaces et ses particularités, ajoutant que la créativité artistique constitue un véritable front pour les créateurs de la « diaspora » marocaine pour faciliter le processus d’intégration sociale au sein des sociétés d’accueil.
Le comité organisateur a, en outre, relevé que les créateurs marocains ont pu créer, au sein des pays qui les accueillent, différentes perceptions de leur appartenance à la patrie imaginée, que ce soit à travers des poèmes, des romans, des photographies, de la musique ou des productions cinématographiques.
avec MAP