Le responsable de la communication à la Direction de la météorologie nationale, Houcine Youabed, a affirmé que les poussières émanant de l’éruption du volcan Cumbre Vieja sur l’île de La Palma aux Canaries passeront au-dessus du Maroc, à un niveau supérieur à 3.000 mètres d’altitude, et traverseront également le Maghreb, l’Espagne et le sud de l’Europe.
Youabed a expliqué qu’à partir de 3.000 mètres, il y a des vents d’ouest à sud-ouest, qui transportent ces émissions volcaniques dans les niveaux supérieurs au-dessus du Maroc, et que cette situation concerne également le Maghreb jusqu’aux frontières de la Tunisie, ainsi que l’Espagne et le sud du continent». Et de noter que ces poussières se dirigent vers toutes ces zones en raison des vents qui les transportent rapidement. «Le niveau inférieur, à partir de la surface de la terre jusqu’à une hauteur de 1.500 mètres, est l’espace où les vents sont principalement du nord au nord-est, et ne font donc pas déplacer cette poussière vers le Maroc à travers les couches intermédiaires», conclut le responsable.
Le Maroc suit de près la situation
Pour sa part, le Directeur du laboratoire national des études et de surveillance de la pollution, Mohamed El Bouch, a signalé que la qualité de l’air au Maroc est normale et stable pour le moment, ajoutant que «le Maroc dispose d’un réseau de surveillance de l’air, à travers des stations situées à Marrakech, Safi, Casablanca, Rabat et d’autres villes». El Bouch précise également que «les données enregistrées, jusqu’à la nuit du jeudi 23 septembre 2021, démontrent que la situation liée à la qualité de l’air est normale et ne pose pas de problème et il n’y a aucun dépassement du seuil approuvé aux niveaux national et mondial. Même en cas de pollution, celle-ci sera légère, selon les données disponibles, et ne dépassera pas 30 ou 40 à 50 microgrammes».
En effet, les données enregistrées actuellement indiquent que le seuil ne dépasse pas 30 microgrammes, sachant que le seuil au niveau national est de 125, il n’y a donc pas de raisons de s’inquiéter pour le moment.
S’agissant du suivi de l’éruption volcanique, Nacer Jabour, Chef de division à l’Institut national de géophysique, précise que les gaz émis, selon plusieurs études sur leur qualité et impact sur l’environnement, ne présentent aucun danger, notant que la densité des gaz diminue une fois dans l’air. Par ailleurs, il souligne qu’une diminution significative des secousses sismiques a été enregistrée dans le foyer volcanique, avec la poursuite de la coulée de lave. Et de noter que les scientifiques devront patienter quelques jours pour pouvoir se faire une idée plus précise de la situation et de l’évolution de l’éruption volcanique. Nacer Jabour a, par ailleurs, exclu la survenue de vagues de tsunami, selon les données disponibles à ce jour. «Le scénario d’un tsunami causé par l’impact de l’éruption volcanique est très pessimiste, sachant que les données initiales confirment qu’il s’agit d’une éruption volcanique locale, dans laquelle nous surveillons le magma et la lave se déplaçant vers le rivage à une vitesse lente», a-t-il dit.