Un marocain sur quatre (25,4%) a vécu des situations de conflit avec les personnes avec qui il s’est confiné (28% parmi les femmes et 22% parmi les hommes), selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP).
Une proportion de 34% d’entre eux ont eu des conflits avec le conjoint (33% parmi les femmes et 35% chez les hommes), 60% avec un membre du ménage autre que le conjoint (56% parmi les femmes et 54% chez les hommes) et 6% avec le conjoint et un autre membre du ménage (11% parmi les femmes et 0,2% chez les hommes), précise le HCP dans une note sur les rapports sociaux dans le contexte de la pandémie du covid-19 – 2ème panel de l’impact du coronavirus sur la situation économique, sociale et psychologique des ménages.
Ladite note fait également ressortir que 18% des marocains (19% des citadins et 15% des ruraux) estiment que leur charge en travaux ménagers a augmenté pendant le confinement, 27% parmi les femmes contre 8% parmi les hommes. Ces deux proportions sont respectivement de 33% et 11% dans les ménages de 5 personnes et plus et de 11% et 1,5% dans les ménages individuels.
En outre, le HCP indique que 11% des marocains ont vécu des problèmes de voisinage (bruits, crispations,…). Cette part est plus élevée parmi les citadins avec 14% contre 7% parmi les ruraux, parmi les individus vivant dans un appartement (15%), ceux vivant dans un logement précaire ou bidonville (16%).
S’agissant des femmes actives occupées ayant continué à travailler pendant le confinement, 73,4% d’elles arrivent à concilier facilement entre leurs activités professionnelles et leurs obligations domestiques (travaux ménagers, soins des enfants et des personnes âgées ou/et malades et courses), 18% difficilement et 8,7% très difficilement. Ces proportions sont respectivement de 72,8%, 19,8% et 7,4% parmi les salariées en milieu urbain et de 69,1%, 19,5% et 11,4% parmi les aides familiales en milieu rural.
Par ailleurs, le HCP relève que plus de sept femmes sur dix (74,7%), actives ou en arrêt d’activité et comptant reprendre leurs activités après le confinement, ne prévoient aucune mesure pour alléger leurs charges de travail, 13,1% comptent travailler à mi-temps ou à temps partiel, 6% faire appel à l’aide de leurs proches pour la garde des enfants et 3,1% engager une aide domestique, ajoutant que ces proportions sont respectivement de 53,1%, 21,2%, 12,7%, 9,4% parmi les femmes en activité et ayant déclaré avoir des difficultés à concilier entre leurs charges professionnelles et domestiques.
Il fait aussi savoir que 31% des Marocains âgés de 15 ans et plus (33% en milieu urbain et 27% en milieu rural) déclarent souffrir de différences de rythmes de la vie quotidienne avec les autres membres du ménage. Cette proportion est de 35% parmi les individus vivant dans des ménages composés de 5 personnes et plus contre 17% parmi ceux vivant dans des ménages de 2 personnes et de 40% parmi les plus jeunes (15 à 24 ans) contre 24% parmi les personnes âgées de 45 ans et plus.
De plus, la même source indique 18,8% des Marocains souffrent de la promiscuité ou du manque d’intimité pendant le confinement. Ce sentiment concerne 20,4% des citadins, contre 15,8% des ruraux, 21% des femmes, contre 16,4% des hommes, et 24,8% des individus vivant dans des ménages de 5 personnes et plus, contre 5,2% pour ceux vivant dans des ménages de 2 personnes.
Elle fait également ressortir que près de 18% des marocains âgés de 15 ans et plus ont des difficultés à exercer leurs activités quotidiennes (travail, étude, travaux ménagers….) en présence des autres membres du ménage durant le confinement. Cette proportion est plus élevée parmi les femmes (23,3% contre 11,9% parmi les hommes), parmi les jeunes âgées de 15 à 24 ans (27,9% contre 10,2% parmi les personnes âgées de 45 ans et plus) et parmi les individus vivant dans des ménages de 5 personnes et plus (20,4% contre 6,4% pour ceux vivant dans des ménages composés de 2 personnes).