Alors que le Maroc totalise au lundi 11 mai à 10h, 6281 cas de contaminations, 188 décès et 2811 guérisons, selon le bilan du ministère de la santé, une phase complexe s’annonce avec la probabilité d’un afflux plus important de malades dans les structures hospitalières. En clair, l’épisode épidémiologique va reprendre du terrain dans les jours qui viennent.
La semaine allant du 13 au 20 mai serait cruciale pour les services médicaux devant la hausse des contaminations par le nouveau coronavirus. Les spécialistes approchés par Le Reporter soutiennent que le pic de la pandémie devrait être atteint durant cette semaine.
C’est ainsi que « avant de commencer une baisse des infections par le virus », dans toutes les structures hospitalières on est plus que jamais mobilisé avec un dispositif anti-Covid qui, devra accueillir plus de cas avérés de contamination au nouveau coronavirus dont des cas graves, expliquent nos spécialistes.
C’est une période courte, deux semaines à un mois, ça va faire beaucoup de patients à prendre en charge dans le système de soins marocain, expliquent les mêmes sources.
En clair, c’est une véritable guerre que les personnels soignants – en première ligne depuis le déclenchement du virus- doivent encore mener dans les prochaines semaines.
Comment faire face à ce flux massif de nouveaux patients ? La question des besoins en matériel et en ressources humaines pour y faire face est plus que jamais soulevé. Un plan de mobilisation est prévu par le gouvernement pour faire face à cette hausse des cas avérés de contamination au Covid-19, avancent des sources proches du dossier, ajoutant que ce même plan est envisagé pour affronter une deuxième vague notamment après le déconfinement.
Fragilité du système…
La pandémie transformera-t-elle le système de santé marocain ? Quels enseignements de Covid -19 pour le système sanitaire marocain? Mais avant, notre système de santé était-il préparé pour affronter la pandémie de coronavirus?
» La crise de coronavirus a mis à nu la fragilité de notre système de santé », répond Ali Lotfi, président du réseau marocain pour la défense du droit à la santé. « Le système de santé marocain, poursuit-il, est en souffrance et était donc dans l’incapacité de répondre de manière urgente à toutes les demandes et besoins dictés et imposés par le coronavirus « .
Le budget consacré au secteur de la santé a certes connu une augmentation considérable au cours des dernières années, en passant de 11,88 MMDH en 2012 à 18,5 MMDH en 2020. « Ce financement reste cependant très insuffisant », souligne Ali Lotfi, également chercheur en politique de santé et des médicaments.
Alors que l’Organisation mondiale de la santé ( OMS) recommande de consacrer 12% du budget général de l’État au secteur de la santé, le Maroc, loin de cet objectif, affiche un taux de moins de 6%, explique Ali Lotfi. Il ajoute : » 54 % des dépenses de la santé sont assurées par les ménages alors que les recommandations de l’OMS stipulent une charge inférieure à 30% voire 25% ».
Avec le déclenchement de Covid-19 au Maroc, la priorité de l’Exécutif était d’abord accordée au renforcement des capacités du système de santé du pays pour le doter des moyens d’intervention afin de limiter la progression du Covid -19.
Des mesures rapides et ciblées
Face à une telle épidémie, des mesures rapides et ciblées se révèlaient particulièrement essentielles. Les mesures du plan du gouvernement consistaient à anticiper, et assurer d’abord les besoins en matériel et en ressources humaines.
Notre chercheur en politique de santé et des médicaments évoque dans ce cadre « des insuffisances notoires en lits de réanimation et de soins intensifs ainsi que du matériel médical, de respirateurs pour prendre en charge les patients les plus sévèrement touchés par l’infection ».
L’efficacité dans la gestion de la crise consistait donc à réduire le nombre des malades dans les services hospitaliers pour permettre d’assurer les soins des patients atteints du Covid-19, dans des conditions raisonnables.
Le département de la santé a demandé à certains hôpitaux d’annuler sans délai toute les interventions chirurgicales non urgentes, indiquent des sources médicales. De quoi permettre, disent-elles, d’augmenter « le nombre de lits en hospitalisation, pour les malades qui n’ont pas besoin de passer en réanimation».
Pour affronter la crise, on a du aussi libérer du personnel médical qui ne compte pas aujourd’hui ses heures supplémentaires. Il faut dire que les ressources humaines sont rares dans un secteur public cédant la place au secteur médical privé, affirme Ali Lotfi.
En fin de compte, la gestion de la crise de Coronavirus pouvait être plus compliquée. Car des coûts supplémentaires étaient essentiels pour acheter du matériel, transformer des locaux,…etc. Or le ministère de la Santé ne disposait pas de « tous les moyens financiers nécessaires».
Les ressources du fonds spécial pour la gestion de la pandémie -une enveloppe de 2 milliards de DH- sont alors consacrées en priorité au renforcement des capacités du système de santé marocain
Cette enveloppe a déjà été allouée à l’achat d’équipement médical et hospitalier (1000 lits de réanimation, 550 respirateurs, 100.000 kits de prélèvements, 100.000 kits testeurs, équipement de radiologie et imagerie…). Elle a également servi à l’achat de médicaments (produits pharmaceutiques et consommables médicaux, réactifs, gaz médicaux…).
A cela s’ajoutait le renforcement des moyens de fonctionnement du ministère de la Santé. Le but étant de financer les indemnités accordées au personnel soignant, la désinfection, le nettoyage, et l’achat du carburant.
Face au Covid-19, chaque pays choisit sa stratégie et réagit de façon plus ou moins rapide à une crise sanitaire inédite.
Mais au-delà de cette stratégie, certains espèrent que le Covid-19 va aider à transformer le système de santé marocain afin de disposer des moyens et de l’organisation les plus à même de protéger les citoyens, comme le souligne Habib Karoum, président de l’Association marocaine des sciences infirmières et techniques de santé (AMSITS).
Pour ce dernier, la période avant le Covid-19 ne serait certainement pas la même qu’après la crise sanitaire de Coronavirus. Après la crise, poursuit-il, une réflexion est indispensable pour le renforcement du secteur de la santé public.
Naîma Cherii
Jadmir le Maroc pour le bon équipement pour les malades atteind du covid_19 ils on.fait un bon équipement ds hôpitaux et espérant que le virus à êtes bani par le confinement et le respect ds distance barrière et le port ds masque bon courage que dieu vous protége