L’économie française fortement malmenée par la crise due au coronavirus redémarre « doucement », a affirmé jeudi soir le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire.
Il s’agit d’une reprise « progressive » qui se fait « étape par étape », a souligné le ministre, qui a été l’invité de la chaîne d’information en continu BFMTV, affirmant préférer un redémarrage en douceur plutôt que « de brûler des étapes » et de « risquer à nouveau une interruption ».
« L’économie française redémarre mais doucement. Je pense avoir toujours dit la vérité aux Français depuis le début de cette crise, je leur ai dit que c’était une crise violente, elle est violente », a-t-il dit, faisant observer que la France affronte une crise « durable », une « affaire d’années, pas de mois ».
Le ministre a appelé à respecter « les règles sanitaires », pour que ce redémarrage économique « s’inscrive dans le temps » sans « interruption ».
A ses yeux, « accélérer trop vite et prendre le risque d’un retour de l’épidémie serait la pire des choses. Tous les efforts que nous avons fait ensemble d’effondreraient. Mais il faut rester lucide, il y a une compétition économique internationale qui se poursuit et il faut que la France puisse jouer sa carte ».
Le ministre a en outre précisé que le gouvernement va apporter des « aides sectorielles » à plusieurs « secteurs sinistrés », notamment le tourisme qui va bénéficier d’un plan de soutien de 18 milliards d’euros présenté plus tôt dans la journée par le premier ministre Edouard Philippe. Ces aides bénéficieront aussi à l’industrie automobile « très prochainement » et l’industrie aéronautique.
Il a en ce sens fait savoir qu’un troisième projet de loi de finances rectificative sera adopté avant l’été pour financer ces soutiens sectoriels. « Nous faisons ce choix de la dette, plutôt que des faillites », a-t-il dit.
La veille, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud avait indiqué que la France était sur la voie de la reprise économique, avec la réouverture cette semaine de 400.000 commerces, la reprise de 50 % des chantiers et une industrie qui tourne à 60 %.
Face au lourd impact économique de l’épidémie de Covid-19, l’exécutif français a mis en place un plan d’urgence de 110 milliards d’euros, dont 24 milliards de crédits destinés à financer le chômage partiel et 7 milliards pour le fonds de solidarité en faveur des très petites entreprises et des indépendants.
(Avec MAP)
