Il ne fait nul doute que la pandémie du nouveau Coronavirus (Covid-19) a eu et aura un impact considérable sur l’économie mondiale.
Les économies nationales, propres à chaque pays, ont été à leurs tours fortement impactées par cette crise sanitaire qui, en l’espace de 4 mois, a paralysé le monde.
Dans le cadre d’une mondialisation économique, qui reste à ce jour un sujet de débat, il était évident que l’économie marocaine allait être impactée par le choc économique mondial dû au Covid-19.
Les prévisions économiques du Haut-Commissariat au Plan (HCP) sont venues confirmer cette tendance baissière de la croissance économique nationale.
Croissance amputée
Selon le HCP, la croissance de l’économie marocaine serait amputée de 8,9 points, au deuxième trimestre 2020, par rapport à son évolution d’avant crise Covid-19, au lieu de -3,8 points prévu au 7 avril 2020. Cette baisse représenterait une perte globale potentielle d’environ 29,7MMDH pour la première moitié de 2020, au lieu de 15 MMDH prévue au 7 avril, précise le HCP dans sa toute dernière mise à jour publiée des principales prévisions trimestrielles pour les six premiers mois de l’année 2020.
Sombres perspectives
« Depuis la publication de notre précédent communiqué, les perspectives de croissance pour l’économie mondiale ont été révisées à la baisse, en raison de la propagation de la pandémie du covid-19 et du prolongement des périodes de confinement dans plusieurs pays », explique le Haut-Commissariat au Plan. Dans ce cadre, la prévision de croissance de la demande étrangère adressée au Maroc a été révisée à la baisse, pour atteindre -12,5% au deuxième trimestre 2020, au lieu de -6% prévu au 7 avril, suite au fléchissement des importations des principaux partenaires commerciaux du Royaume.
Facteurs aggravents
Face au recul de cette demande étrangère, poursuit le HCP, les exportations de biens et services en volume devraient se replier de 6,1% et les importations devraient, pour leur part, fléchir de 8,4%, subissant la baisse de la demande pour les produits bruts, les biens d’équipement et les biens de consommation.
Au repli de la demande extérieure, se combinerait celui de la demande intérieure avec le prolongement de la période de confinement sur plus de la moitié du deuxième trimestre, ajoute la note, faisant savoir que la croissance de la consommation des ménages devrait fléchir de 1,2% au deuxième trimestre 2020, du fait notamment du repli des dépenses de l’énergie, des biens durables, de transport, de restauration et de loisirs.
L’investissement poursuivrait, quant à lui, son repli au rythme de -26,5% par rapport au deuxième trimestre 2019, pâtissant d’une accentuation du mouvement de déstockage des entreprises, indique le HCP, notant que l’aggravation de la crise sanitaire Covid-19 pousserait les entreprises à limiter au maximum leurs besoins de financement, dans un contexte d’incertitude quant à la reprise de la demande. « Dans ces conditions, le PIB global devrait régresser de 6,8% au deuxième trimestre 2020, en variation annuelle », fait savoir le HCP.
Les secteurs les plus touchés
Par secteur d’activité, la croissance de la valeur ajoutée agricole s’établirait à -4,2% au deuxième trimestre 2020, alors que celle des activités non-agricoles se replierait de 6,9%, au cours de la même période. Le secteur tertiaire pâtirait de la réduction du commerce et des transports et de l’arrêt quasi-total de l’activité dans l’hébergement et la restauration et la valeur ajoutée du secteur secondaire se contracterait de 8,9%, en variation annuelle.
Enfin, il faut dire que l’ensemble de ces prévisions restent sujettes à des révisions plus ou moins importantes au fur et à mesure de la publication de nouvelles données, de l’évolution de la conjoncture mondiale et de l’impact des plans de soutien sur l’économie nationale. En effet, le Covid-19 a frappé si fort que personne ne peut dire avec exactitude, de quoi sera faite ni à quoi ressemblera l’économie mondiale de demain.